Eglises d'Asie

Mme Bhutto confirme son intention de réformer la loi sur le blasphème

Publié le 18/03/2010




Le 28 mai 1995, Mme Benazir Bhutto, premier ministre du Paksitan, a réaffirmé sa volonté de réformer la loi sur le blasphème. “L’islam nous a donné un message de justicedit-elle, et elle promet que son gouvernement fera en sorte que la loi soit appliquée dans les limites de la justice telle que la conçoit l’islam.

Cette déclaration de Mme Bhutto a suivi une grève de protestation organisée, le 27 mai 1995, par le “Milli Yakjehti Councilune association de partis politiques islamiques formée quelques semaines plus tôt. Le but de cette grève était précisément de forcer le gouvernement à revenir sur sa décision d’amender la loi sur le blasphème. Le principal parti d’opposition, la “Ligue musulmane pakistanaises’était joint aux grévistes.

En fait, dit M. Eqbal Ahmed, professeur d’histoire aux Etats-Unis, qui contribue régulièrement au journal “Dawn” du Pakistan, “les deux partis principaux du Pakistan sont dans un rapport de forces équilibré et très proches l’un de l’autre. Nous avons affaire à des partis qui veulent se trouver du côté le plus sûr, quel que soit le problèmeLes partis religieux ne rassemblent pas beaucoup d’électeurs. Mais ils sont très bien organisés et ils sont bien conscients de leur pouvoir: ce sont eux en fait qui font pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Et ils savent fort bien exploiter des situations dans lesquelles chacun des grands partis doit parfois s’efforcer de paraître “plus islamique que l’autre”.

L’intention de Mme Bhutto n’est pas de supprimer ni même de changer la loi sur le blasphème. Elle veut simplement donner à la justice pakistanaise des moyens de punir les auteurs de fausses accusations.

Quant à la grève dont on a dit qu’elle avait été générale, certains commerçants, dans la ville de Multan par exemple, ne l’ont suivie que par crainte de voir leurs boutiques brûlées par les grévistes fanatiques. Ailleurs, comme en certaines régions du nord-est du Pakistan, travailleurs et commerçants se sont mis en grève, mais sans savoir pourquoi. Ils ont simplement obéi aux ordres donnés par les chefs religieux.