Eglises d'Asie

Une enquête sociologique met en lumière la morosité qui règne chez les jeunes d’âge scolaire et chez les personnes âgées

Publié le 18/03/2010




Selon une enquête réalisée depuis le début de l’année 1995 par l'”Association élèves-enseignants” de Hongkong, 35% des écoliers se demandent quel sens donner à leur vie et si celle-ci vaut bien la peine d’être vécue (3). Pour M. Cheung Man-kin, “Les enfants des écoles ont du mal à trouver leur place dans une société en changement perpétuel. Le poids des programmes, les inquiétudes devant la perspective de 1997 et le manque de rapports vrais, profonds, avec leur famille ou leurs amis, font qu’ils se sentent complètement démunis”.

4 208 élèves du secondaire ont été interrogés. Ils appartenaient aux deux premières années de 37 écoles secondaires et d’écoles techniques. Les enquêteurs ont découvert que de nombreux jeunes occupent leurs loisirs à des activités qui les replient sur eux-mêmes, comme la lecture de bandes dessinées ou les jeux-vidéo. Ce qui tend à détruire entre autres leurs possibilités d’expression verbale.

Beaucoup d’écoliers ne savent pas étudier. Un tiers de ceux qui ont été interrogés ont admis qu’ils passaient beaucoup de temps à rêver pendant les heures de classe; la moitié d’entre eux font état de difficultés à comprendre les textes et les leçons qui leur sont donnés en anglais. 40% se plaignent du manque de discipline et de l’absence d’ambition intellectuelle chez leurs camarades étudiants.

Les disputes quasi-quotidiennes entre le gouvernement britannique et les dirigeants chinois avant le passage de 1997, ne font qu’ajouter aux inquiétudes des jeunes. “Nous avons l’intention de faire une autre enquête après 1997. Nous voulons voir si, après le changement, on pourra constater une différence importante dans le comportement des jeunesdit M. Cheung.

Le même type d’enquête est effectué tous les dix ans. Déjà, celle de 1985 avait montré que 30% des jeunes étaient insatisfaits des conditions dans lesquelles ils vivaient; 40% avaient des problèmes d’expression verbale et de mémoire. 30% se faisaient d’eux-mêmes une image négative et 40% avaient l’impression que tout le monde s’opposait à eux.

A l’autre extrémité de l’échelle des âges, on retrouve le même regard négatif chez un grand nombre de personnes âgées, de femmes en particulier. Beaucoup se refusent à demander l’aide dont elles auraient besoin. Et elles ne veulent pas quitter leurs maisons. Par ailleurs, selon Mme Alice Wong, présidente d’un centre d’aide aux vieillards, les centres d’accueil ne peuvent subvenir à certains besoin de ces personnes. En 1991, sur 100 000 personnes âgées de 60 ans et au-dessus, 36 se sont suicidées: contre deux chez les personnes plus jeunes.