Eglises d'Asie

Mgr Dominique Tang, archevêque légitime de Canton, est mort aux Etats-Unis

Publié le 18/03/2010




Agé de 87 ans, Mgr Dominique Tang Yeeming, archevêque de Canton, est mort le 27 juin 1995 à Stamford aux Etats-Unis où il se faisait soigner pour une pneumonie. Une messe à sa mémoire sera célébrée à New York le 1er juillet par le cardinal Ignace Kung Pinmei, archevêque de Shanghai, en exil aux Etats-Unis depuis plusieurs années après avoir passé de nombreuses années en prison.

Mgr Tang était persona non grata en Chine depuis que le pape Jean-Paul II l’avait nommé archevêque de Canton en juin 1981. Le gouvernement chinois considérait cette décision comme une intrusion du Vatican dans les affaires intérieures du pays.

Né dans une famille catholique de Hongkong le 13 mai 1908, Dominique Tang était entré au séminaire de Macao en 1922 avant de rejoindre le noviciat des pères jésuites au Portugal en 1930. Après des études au Portugal et en Espagne, il était revenu à Macao en 1937. Après avoir étudié la théologie à Shanghai, il fut ordonné prêtre en 1941. Il travailla à Shanghai dans la communauté de langue cantonaise de 1943 à 1946.

Le 1er octobre 1950, une année après la fondation de la République populaire de Chine, le pape Pie XII le nomma administrateur apostolique de Canton avec tous les droits et responsabilités d’un évêque résidant. Dès son ordination épiscopale l’année suivante, il assuma la pleine responsabilité du diocèse en l’absence de Mgr Fourquet des Missions étrangères de Paris.

Le 5 février 1958, il fut arrêté et passa 22 années en prison. Le gouvernement l’accusait de rester fidèle au Vatican et de refuser l’autorité de l’Association patriotique des catholiques chinois dans les affaires de l’Eglise. Le gouvernement le décrivait alors comme « le plus fidèle des chiens courants du Vatican réactionnaireLibéré le 9 juin 1980, il fut autorisé à vivre à la cathédrale de Canton. Quelques mois plus tard, hospitalisé pour un cancer, on lui accorda un visa pour aller se faire opérer à Hongkong. C’est après sa guérison qu’il fut nommé archevêque de Canton par Jean-Paul II, le 9 juin 1980, et se trouva dans l’impossibilité de rentrer en Chine.

Le 21 novembre 1989, le cardinal Kong et Mgr Tang furent élus vice-présidents honoraires de la conférence épiscopale « clandestine » des évêques catholiques de Chine qui venait de se former secrètement dans la province du Shaanxhi (1). Mgr Tang Yeeming a écrit ses mémoires qui ont été traduits en français il y a quelques années (2). Pour les catholiques chinois, Mgr Dominique Tang Yeeming demeurera longtemps encore le symbole de la fidélité de l’Eglise de Chine à Rome.