Eglises d'Asie

Les Oblats de Marie Immaculée sont déterminés à participer à la transformation de la société pakistananise

Publié le 18/03/2010




A deux reprises, en février puis en avril 1995, les Oblats de Marie Immaculée (OMI) se sont retrouvés pour refléchir ensemble sur la société pakistanaise telle qu’ils la perçoivent aujourd’hui, sur l’Eglise dans cette société et sur leur propre place dans l’Eglise et la société.

A la suite de leur première réunion, les religieux ont publié une déclaration intitulée: “Comment discerner une réponse aux réalités pakistanaises?” Ils constatent la présence d’une “culture féodale qui empêche effectivement la majorité de la population de progresserIls citent l’existence d’une oligarchie “de seigneurs féodaux” qui tiennent en main la société “en bloquant la croissance des masses populaires, en les maintenant dans une pauvreté et un analphabétisme qu’ils entretiennent”.

Mais, disent les OMI, dans sa lutte contre ce féodalisme, l’Eglise doit regarder en elle-même, car elle aussi “profite du même modèle féodal renforcé par l’utilisation anormale de l’aide financière venue de l’étranger”. La séparation clergé-laïcat va s’élargissant et elle est le résultat d’un mauvais usage du mandat divin qui fonde la structure hiérarchique de l’Eglise. Pour les religieux, il est nécessaire que le clergé modifie son style de vie et rende des comptes, de façon à se rapprocher des laïcs et démanteler ses propres structures féodales en encourageant une plus grande participation des laïcs à la vie de l’Eglise. Ils recommandent encore que l’on fasse un effort de conscientisation et d’animation, afin d’aider les laïcs à faire face aux problèmes sociaux et politiques qui se posent à eux. Ils désirent que l’on insiste davantage sur la formation catéchétique, l’enseignement de la doctrine, l’établissement de “groupes de base” pour une meilleure construction des valeurs. Pour eux, “le Pakistan a besoin d’une Eglise qui soit créative et prophétique, qui sache lire les signes des temps, plutôt que d’une Eglise entièrement accaparée par le culte et l’administration, encourageant une grande apathie chez les laïcs

En même temps, les religieux OMI du Pakistan se reconnaissent comme “faisant partie de ce Pakistan et de cette Eglise imprégnés de féodalisme. Ce qui exige de leur part une analyse sociale constante de la mission qui leur a été confiée”. Par ailleurs, ils savent bien que l’Eglise au Pakistan n’est qu’une “minorité parmi les minoritésElle exerce cependant une influence importante sur la société environnante: beaucoup des militants des droits de l’homme, par exemple, sont issus d’institutions chrétiennes. Mais elle devrait travailler davantage en coopération avec les autres religions, dans un esprit de dialogue. Les religieux rappellent aussi que “l’Esprit de Dieu est déjà au travail au Pakistan et les invite à joindre les mains avec toutes les personnes de bonne volonté