Eglises d'Asie

L’ordination du premier prêtre cambodgien depuis 1973 marque une nouvelle étape dans la croissance de l’Eglise

Publié le 18/03/2010




Le 2 juillet 1995, à Phnom Penh, sous une cathédrale de toile montée pour la circonstance, Mgr Yves Ramousse, vicaire apostolique de Phnom Penh et administrateur apostolique de Battambang a ordonné prêtre Pierre Tunlop Sophal. Deux mille catholiques, dont trois-cents délégués des communautés de province et vingt-cinq prêtres entouraient le jeune ordonné. La précédente ordination sacerdotale au Cambodge remonte à 1973.

Pierre (ou « Seila » en khmer) Tunlop Sophal est né en 1953 à Phnom Penh de père cambodgien et de mère vietnamienne. En 1982, il gagne les camps de réfugiés en Thaïlande, puis le Canada en 1984. Entré au séminaire de Montréal en 1987, il achève sa formation au séminaire Saint-Irénée de Lyon en France, de 1991 à 1994. Depuis son retour au Cambodge en septembre 1994, il était en service diaconal à Kompong Thom dans le centre du pays.

Seila Tunlop Sophal est le premier prêtre cambodgien ordonné après la suppression totale du clergé local par les Khmers rouges entre 1975 et 1978 : Mgr Tep Im, préfet apostolique de Battambang avait été assassiné en mai 1975, le P. Bernard Chhim Chunsar et ses moines bénédictins assassinés en 1976, Mgr Joseph Chhmar Salas, évêque de Phnom Penh, mort d’épuisement en 1977, et enfin les pères Joseph Chhmar Salem et Marcel Truong Chamraeun, exécutés en 1978.

Un séminaire a été ouvert à Battambang et six séminaristes y sont actuellement en formation. Après la suppression de toute forme de vie religieuse durant la période khmer rouge (1975-1979) et l’interdiction de toute pratique sous le régime issu de l’occupation vietnamienne de 1979 à 1990, cette ordination marque une nouvelle étape dans la croissance de l’Eglise du Cambodge.

Au lendemain de cette ordination, le 3 juillet, 98 jeunes gens et jeunes filles, délégués de quelque 20 communautés ont participé à l’invitation de l’évêque, à une réunion générale des jeunes catholiques du Cambodge. C’était la première fois qu’un tel rassemblement avait lieu. Durant une journée, ils ont réfléchi à leur place dans l’Eglise naissante, tant sur le plan de leur vocation personnelle que sur celui des responsabilités des jeunes dans l’Eglise et la société cambodgiennes.