Eglises d'Asie

Tibet : Pékin cherche à tirer son épingle du jeu dans un débat malencontreusement engagé avec le Dalaï-lama

Publié le 18/03/2010




Alors que la Chine s’apprête à célébrer le trentième anniversaire de la création de la Région autonome du Tibet, le gouvernement chinois ne sait plus comment sortir, sans perdre la face, de la dernière crise créée par lui au Tibet en refusant la personne choisie par le Dalaï-lama comme étant la réincarnation du deuxième personnage du bouddhisme tibétain, le Panchen-lama (1).

Les autorités communistes se sont ridiculisées en prétendant connaître mieux que le Dalaï-lama les rites et pratiques de divination utilisés dans la recherche d’une nouvelle réincarnation du Panchen-lama. Il y a trois mois, le gouvernement de Pékin avait aussi violemment attaqué le Dalaï-lama, l’accusant d’être le maître d’oeuvre d’un “mauvais complot

En dépit des démentis répétés des autorités communistes, il semble bien que des protestations populaires de grande ampleur aient eu lieu depuis lors sur tout le territoire tibétain pour exiger du gouvernement chinois la reconnaissance de Gedhum Choekyi Nyima, un enfant de six ans né le 25 avril 1989, comme nouvelle réincarnation du Panchen-lama.

Le gouvernement en exil du Dalaï-lama a fait savoir de son côté que les autorités chinoises détiennent le jeune garçon à Pékin et ont arrêté le Chadrel Rinpoche, abbé du monastère de Tashilunpo et responsable de la recherche de la nouvelle réincarnation. Le gouvernement chinois a répondu que l’enfant et le moine étaient en bonne santé. “Je ne peux pas vous dire où se trouve le moine mais il est sain et saufa dit un porte-parole gouvernemental.

Le 21 août 1995, un haut fonctionnaire chinois n’a pas voulu confirmer le refus de la Chine de reconnaître le jeune garçon. Il n’a pas non plus affirmé qu’une nouvelle recherche de la réincarnation serait organisée. Il a répété cependant que le Dalaï-lama n’avait pas respecté les anciennes coutumes en faisant son choix et n’avait pas obtenu l’approbation du gouvernement chinois. Le chef tibétain en exil a répondu que tous les rites avaient été consciencieusement respectés et qu’il n’avait pas besoin de l’approbation de Pékin.

Selon des observateurs avertis, il apparaît de plus en plus clairement que Pékin a désormais conscience de s’être mis dans un mauvais cas, et cherche à entériner le choix du Dalaï-lama sans perdre la face.