Eglises d'Asie

Un prêtre tamoul se défend d’avoir voulu prendre le parti des “Tigres”

Publié le 18/03/2010




Dans une déclaration à la presse, le 9 août 1995, le P. Emmanuel, vicaire général et supérieur du grand séminaire de Jaffna en territoire occupé par les rebelles tamouls, a critiqué un journal britannique qui l’avait accusé de comparer les auteurs d’attentats-suicides aux martyrs chrétiens. Selon le prêtre, cette publication a déformé ses propos. Il a simplement voulu expliquer que les attentats-suicides à la bombe apparaissaient, dans l’esprit de leurs auteurs et des “Tigres tamouls”, comme des actes héroïques et dignes d’admiration. Selon lui, si l’on respecte l’Eglise lorsqu’elle honore comme martyrs les chrétiens qui ont offert leur vie pour la foi, il faut de la même façon respecter la conviction de la communauté tamoule lorsqu’elle honore “les jeunes qui offrent leur vie pour leur pays”.

Il explique: “Comme Tamoul catholique, sans identifier les martyrs chrétiens avec ces ‘héros’, et connaissant parfaitement leur manière de voir les choses, je me dois de respecter le sacrifice qu’ils consentent pour leur cause”. Le P. Emmanuel ajoute: “Je suis né Tamoul. A mon baptême, je suis devenu chrétien. Je tiens pour précieux l’héritage que j’ai reçu de Dieu à ma naissance et à mon baptême”.

De son côté, dans une déclaration à la presse du 8 août 1995, la conférence épiscopale des évêques catholiques du Sri Lanka a vivement déploré le nouvel attentat-suicide à la bombe qui avait eu lieu la veille à Colombo, tuant plus de vingt personnes et en blessant quarante autres. “Une fois encore, nous réitérons notre ferme conviction que la violence ne pourra jamais contribuer au processus de guérison et de réconciliation dont notre bien-aimé pays a tant besoin”, dit Mgr Malcom Ranjit, évêque auxiliaire de Colombo et secrétaire général de la conférence épiscopale. Cet attentat a été attribué par la police aux “Tigres tamouls”.