Eglises d'Asie

Chine – Vatican : un dialogue direct serait entamé

Publié le 18/03/2010




Selon une information rapportée par le “South China Morning Post” du 30 septembre 1995, le Vatican et Pékin auraient entamé un dialogue direct destiné à trouver un accord préparant l’établissement de relations diplomatiques entre les deux Etats. L’initiative a été révélée par l’ambassadeur d’un pays qui n’a pas été nommé, en poste dans la capitale de la Chine. Deux sujets principaux auraient fait l’objet des conversations: les relations du Vatican avec Taiwan et le droit exclusif du Vatican à nommer les évêques catholiques de Chine.

Pour que les relations officielles puissent être établies entre les deux Etats, le Vatican sera obligé de changer la nature de la mission diplomatique qu’il entretient à Taïwan, comme l’ont fait les autres Etats européens, ainsi que les Etats-Unis. Le Saint-Siège a déjà fait un pas dans cette direction, lorsque le nonce pontifical, bien qu’accrédité à Taipei, a élu domicile hors de Taïwan.

La fusion des Eglises et la nomination des évêques ont constitué le deuxième volet des entretiens en question. L’Eglise “officielle”, contrôlée par l’Association patriotique, et l’Eglise “clandestine” ont chacune leurs évêques et leurs prêtres; des compromis doivent être trouvés pour que les deux Eglises puissent fusionner. L’ambassadeur a affirmé qu’un compromis pourrait être trouvé à travers une procédure qui consisterait, pour le Vatican, à proposer plusieurs candidats pour chaque nomination. Une procédure de ce type pourrait être adoptée pour satisfaire au droit de regard que la Chine réclame sur les nominations à Hongkong.

Les relations entre la Chine et le Saint-Siège se sont progressivement améliorées au cours des derniers mois. En janvier 1995, des membres officiels de l’Association patriotique ont, pour la première fois, proclamé publiquement leur fidélité au Vatican (1). L’indépendance de l’Eglise catholique à l’égard de Rome reste toujours la ligne officielle du gouvernement chinois, mais on pense que ces professions de foi, sans nul doute autorisées en haut lieu, constituent un premier pas sur la voie de la restauration des relations diplomatiques. Un membre de l’Association patriotique a laissé entendre que le gouvernement avait tempéré son attitude à l’égard de Rome parce qu’il commence à être convaincu qu’une Eglise catholique unifiée constituerait un élément de stabilité sociale en Chine.

Cette amélioration des relations pourrait permettre au Pape Jean-Paul II de réaliser son souhait de se rendre en Chine. Lors de la récente conférence sur les femmes en Chine, par l’intermédiaire de la délégation du Vatican, il a envoyé “ses voeux cordiaux et respectueux” au gouvernement chinois. Dans le passé, ses salutations ne s’adressaient qu’au peuple seulement, pas au gouvernement.