Eglises d'Asie

Le nouveau ministère des droits de l’homme est contesté par l’opposition

Publié le 18/03/2010




Le gouvernement fédéral vient de décider la création d’un ministère des droits de l’homme chargé de traiter les problèmes humanitaires à l’intérieur du pays, comme à l’étranger. Le nouveau ministère qui devrait entrer en fonction très prochainement absorbera l’ancienne cellule des droits de l’homme, fondée en 1994 au sein du ministère du droit, de la justice et des affaires parlementaires. Il se préoccupera tout particulièrement des catégories les plus défavorisées de la population, comme les pauvres, les minorités, les femmes et les enfants. En même temps, il assurera une meilleure protection des droits de l’homme et sensibilisera les citoyens du pays à ces problèmes. La majorité des violations des droits de l’homme étant de la compétence des gouvernements provinciaux, le nouveau ministère créera des délégations dans les chefs-lieux de province.

Cette décision fédérale n’est pas sans susciter de vives critiques à l’intérieur du pays. L’initiative a été qualifiée de « non judicieuse » par le militant catholique des droits de l’homme, Peter Jacob, qui a déclaré qu’elle devait être considérée avant tout comme une réponse aux allégations en provenance de l’étranger, accusant le gouvernement de violer les droits de l’homme. Il s’est exclamé: « Comment le gouvernement pourrait-il se faire le garant des droits de l’homme alors que c’est lui-même qui les viole? » Un député de l’assemblée nationale, Ahsan Iqbal, dirigeant du parti d’opposition, la Ligue musulmane du Pakistan, qualifie cette initiative de tentative destinée à camoufler le nombre croissant de violations de droits de l’homme, reprochées au gouvernement par les associations humanitaires. « Au Pakistan, comme d’ailleurs partout dans le monde, a-t-il affirmé, les violations des droits sont l’oeuvre de la police et d’autres services gouvernementauxIl a même précisé que l’Agence fédérale d’investigation et le Bureau des renseignements étaient soupçonnés d’avoir participé à des kidnappings et des disparitions mystérieuses.

Cependant tous ne partagent pas le même scepticisme à l’égard de la décision du gouvernement, en particulier, la commission « Justice et Paix » de l’Association des supérieurs majeurs des religieux qui a déjà eu recours à la cellule pour les droits de l’homme, organisme qui avait précédé le nouveau ministère. Elle affirme en avoir reçu un soutien efficace. En particulier, c’est grâce à son aide qu’a pu être libéré un chrétien arrêté par la police pendant cinq mois pour une fausse accusation de meurtre.