Eglises d'Asie – Pakistan
Le nouveau ministère des droits de l’homme est contesté par l’opposition
Publié le 18/03/2010
Cette décision fédérale n’est pas sans susciter de vives critiques à l’intérieur du pays. L’initiative a été qualifiée de « non judicieuse » par le militant catholique des droits de l’homme, Peter Jacob, qui a déclaré qu’elle devait être considérée avant tout comme une réponse aux allégations en provenance de l’étranger, accusant le gouvernement de violer les droits de l’homme. Il s’est exclamé: « Comment le gouvernement pourrait-il se faire le garant des droits de l’homme alors que c’est lui-même qui les viole? » Un député de l’assemblée nationale, Ahsan Iqbal, dirigeant du parti d’opposition, la Ligue musulmane du Pakistan, qualifie cette initiative de tentative destinée à camoufler le nombre croissant de violations de droits de l’homme, reprochées au gouvernement par les associations humanitaires. « Au Pakistan, comme d’ailleurs partout dans le monde, a-t-il affirmé, les violations des droits sont l’oeuvre de la police et d’autres services gouvernementauxIl a même précisé que l’Agence fédérale d’investigation et le Bureau des renseignements étaient soupçonnés d’avoir participé à des kidnappings et des disparitions mystérieuses.
Cependant tous ne partagent pas le même scepticisme à l’égard de la décision du gouvernement, en particulier, la commission « Justice et Paix » de l’Association des supérieurs majeurs des religieux qui a déjà eu recours à la cellule pour les droits de l’homme, organisme qui avait précédé le nouveau ministère. Elle affirme en avoir reçu un soutien efficace. En particulier, c’est grâce à son aide qu’a pu être libéré un chrétien arrêté par la police pendant cinq mois pour une fausse accusation de meurtre.