Eglises d'Asie – Sri Lanka
Les propositions gouvernementales de décentralisation politique suscitent un grand intérêt dans les organisations religieuses
Publié le 18/03/2010
Dès le début du mois de septembre 1995, l’ensemble des évêques catholiques s’était rangé derrière la présidente tout en précisant que les militants tamouls devaient être associés à la négociation et qu’il fallait faire en sorte que les minorités ethniques du pays puissent percevoir qu’elles pouvaient participer à la recherche d’une solution à la guerre civile (7).
Le 27 septembre 1995, le conseil pastoral du diocèse de Chilaw, dont l’évêque est Mgr Frank Marcus Fernando, publiait un long communiqué pour soutenir la proposition gouvernementale de décentralisation politique qui, avec quelques amendements, « doit pouvoir construire une paix durable dans le pays
De son côté, l’Union catholique du Sri Lanka, qui regroupe les membres catholiques des professions libérales, estime que « le temps est venu pour tous les patriotes srilankais de chercher des alternatives à la situation présenteL’organisation soutient les propositions gouvernementales tout en affirmant qu’un certain nombre d’amendements doivent y être ajoutés « afin que justice soit rendue à tous les secteurs de la sociétéLes membres de l’Union catholique sont plutôt favorables à un Etat unitaire.
La contribution la plus étudiée provient de l’Alliance solidaire interreligieuse, organisme qui rassemble des membres de toutes les religions du Sri Lanka. Elle a été publiée dans la presse de Colombo le 8 octobre 1995. Après une longue analyse historique de la situation présente, expliquant comment le Sri Lanka en est arrivé aux conflits ethniques et linguistiques qui le déchirent aujourd’hui, l’Alliance critique vigoureusement le manque de vision de la classe politique cingalaise de Colombo et estime que la décentralisation politique proposée par la présidente doit être accompagnée d’une véritable décentralisation économique de façon à ce que tous les Srilankais jouissent des mêmes possibilités d’éducation et d’emploi. Par ailleurs, l’Alliance demande que le tamoul et le cingalais soient considérés comme langues nationales, l’anglais étant la langue de l’administration.