Une centaine de chrétiens ont manifesté dans les rues de Younahabad où s’est déroulé l’incident, accusant la police d’avoir, par les mauvais traitements imposés à Mukhtar Makkhu, provoqué la mort de ce dernier. La version officielle est que la victime est décédée à la suite d’une crise cardiaque survenue en cours d’interrogatoire.
Depuis plusieurs années déjà, la communauté chrétienne du Pakistan demande que soit révisée cette loi contre le blasphème (13). Celle-ci prévoit en effet la peine de mort pour ceux qui auront été reconnus coupables d’avoir insulté le prophète Mahomet, le Coran ou simplement l’islam (14). Des centaines de personnes ont été jetées en prison pour cette raison: il suffit en effet qu’une plainte ait été déposée à la police pour que l’accusé soit arrêté. Les chrétiens, qui ne forment pas plus de 4% de la population pakistanaise, se sentent particulièrement vulnérables devant cette loi.