Eglises d'Asie

L’Association patriotique des catholiques chinois presse le Vatican de reconnaître Pékin

Publié le 18/03/2010




En visite à Hongkong le 10 décembre 1995, en compagnie de deux évêques, neuf prêtres et des membres du bureau des affaires religieuses, M. Antoine Liu Bainian, secrétaire général national de l’Association patriotique des catholiques chinois, s’est lamenté de l’absence de compréhension dont est victime l’Eglise catholique “officielle” de Chine de la part des observateurs étrangers. Il a aussi fait appel de manière pressante au Vatican pour qu’il reconnaisse Pékin.

“Quand les Japonais ont établi leur régime fantoche en Mandchourie en 1932, le Saint-Siège a été le premier à reconnaître leur gouvernement. Comment se fait-il qu’aujourd’hui, quarante-six ans après la fondation de la République populaire, Rome n’ait pas encore reconnu la nouvelle Chine ?” Il ajoute : “Ce n’est pas une question de foi, mais une question politique et la responsabilité de cet état de choses n’est pas à chercher du côté chinois

M. Liu Bainian s’est aussi étonné que les croyants d’outre-mer soient si peu informés de la situation en Chine et que leurs opinions soient à ce point influencées par les médias occidentaux très critiques. Il a affirmé que “le catholicisme en Chine aujourd’hui n’est plus considéré comme une religion étrangère : peu de croyants étrangers savent le prix que nous avons dû payer pour en arriver à ce changement. Qu’avons nous reçu en échange ? Encore aujourd’hui nous devons faire face aux préjugés et à la critique. Pourquoi ne sommes-nous pas reconnus ?”

Il a aussi nié que les Eglises “clandestines” de Chine soient opprimées en quoi que ce soit : “Je ne suis pas d’accord pour dire qu’il y a deux Eglises catholiques en Chine, l’une qui serait ‘ouverte’ et l’autre ‘souterraine’. Il n’y a qu’une Eglise catholique en ce monde”. M. Liu Bainian a ajouté que la soi-disant Eglise clandestine n’était formée que d’un petit groupe de croyants préférant le capitalisme au socialisme, suivi de fidèles ignorants s’imaginant que l’appartenance à l’Eglise “officielle” les amènerait à la damnation plutôt qu’au salut.

Répondant à des questions sur l’avenir de l’Eglise de Hongkong après 1997, M. Liu Bainian a déclaré que les catholiques du territoire pourraient continuer leurs relations avec le Saint-Siège même si les relations diplomatiques ne sont pas rétablies entre le Vatican et Pékin : “Cette affaire concerne la religion et non la diplomatiea-t-il affirmé.