Eglises d'Asie – Sri Lanka
Les évêques demandent aux catholiques de ne pas oublier les victimes de la guerre lors des célébrations de Noël
Publié le 18/03/2010
« Noël, ont-ils dit, arrive cette année à un moment où notre pays connaît une crise sans précédent. C’est notre devoir de placer notre célébration de Noël dans le contexte de cette crise. Les morts, ceux qui les pleurent, les blessés, les réfugiés, les personnes déplacées, ceux qui ont faim, les sans-logis, tous sont nos frères et nos soeurs, quelle que soit leur origine ethnique ou religieuse. C’est notre devoir de partager leur peine et leur souffranceLes évêques demandent aux chrétiens de bannir toute extravagance de leurs célébrations et les invitent au contraire à offrir pour leurs compatriotes en difficulté l’argent qu’ils auraient autrement dépensé en décorations, habits, cadeaux ou de toute autre manière. Les évêques insistent pour que Noël soit une célébration exclusivement spirituelle de « l’incarnation du Prince de la paix » et que la fête, avec le temps de l’Avent qui la précède, soit l’occasion de prier pour la paix: « A tous, prêtres, religieux, laïcs, nous souhaitons l’amour et la paix de Noël. Paix à tous les hommes de bonne volontéont-ils conclu.
Quelques jours auparavant, l’archevêque de Colombo, Mgr Nicholas Marcus Fernando, avait lui aussi adressé un message à ses diocésains, les invitant à contribuer généreusement à la collecte ordonnée par la présidente Mme Chandrika Kumaratunga en faveur des victimes de la guerre, quel que soit leur camp. Les quêtes du dimanche 17 décembre 1995 doivent être offertes à cette intention. Mgr Fernando encourage par ailleurs les paroisses de son diocèse à participer activement à la collecte de sang organisée par diverses associations. Dans une allusion à la prise de Jaffna par les troupes gouvernementales, il se fait l’écho d’un appel de Mme Kumaratunga demandant que la joie ne se manifeste qu’avec grande discrétion: « Que le monde entier puisse dire: cette guerre a été menée par une nation civilisée à la recherche de la paix. Et maintenant, avec sagesse et dans la crainte de Dieu, nous allons faire la paixL’archevêque de Colombo demande aussi que les compatriotes de langue tamoule soient traités comme des frères et des soeurs, et comme des membres à part entière de la nation srilankaise.
Pendant ce temps, en raison de la guerre, le diocèse de Jaffna, au nord du pays, a dû fermer 18 de ses 48 paroisses. Toutes les institutions importantes du diocèse ont cessé de fonctionner. Seuls l’ancien évêque, cinq prêtres et six religieuses sont restés sur place. Les autres ont accompagné les quelque 300 000 réfugiés qui ont quitté le champ de bataille.