Eglises d'Asie – Pakistan
Les minorités religieuses s’engagent à continuer la lutte pour la reconnaissance de leurs droits
Publié le 18/03/2010
A l’issue de leur réunion, les participants ont insisté pour que la base même de la population pakitanaise soit mieux informée de l’histoire du pays et de la pensée de son fondateur, M. Mohammed Ali Jinnah. Ce dernier, ont-ils rappelé, devrait être considéré et vénéré comme un leader des minorités plutôt que des musulmans.
Un avocat hindou, M. Rochi Ram, a insisté sur l’affirmation du père de la nation, prononcée le jour même de l’indépendance, le 14 août 1947: une affirmation selon laquelle, en politique, il n’y a ni musulmans ni hindous.
Mais un expert en droit constitutionnel, M. Makhdoom Ali Khan, a rappelé qu’on ne peut pas faire usage devant un tribunal de cette déclaration de Mohammed Ali Jinnah. Pour lui, les non-musulmans bénéficient déjà de la protection de la loi; mais ils ne peuvent jouer un rôle ni dans la formulation de la politique ni dans les questions de sécurité, car le Pakistan est un Etat islamique. Selon lui, il ne faut pas confondre droit démocratique et droit islamique et le concept même de démocratie est différent en Occident de ce qu’il est dans un régime islamique. Ce que Jinnah disait en 1947 ne peut résoudre le problème actuel, car les choses ont évolué depuis et le Pakistan est de fait devenu un Etat islamique. Les principes de démocratie, d’égalité, de tolérance, de justice sociale, doivent être appliqués tels qu’ils sont compris par l’islam. Les non-musulmans, qui ne croient pas en l’islam, ne peuvent être des citoyens égaux aux musulmans. Ils sont des personnes protégées. Bien sûr, constate M. Ali Khan, il existe de bons et de mauvais musulmans.
Le processus d’islamisation a de fait transformé les non-musulmans en citoyens de deuxième classe.