Eglises d'Asie – Sri Lanka
Les réfugiés venus de la presqu’île de Jaffna risquent d’être les principales victimes du conflit sanglant qui oppose le gouvernement aux Tigres tamouls
Publié le 18/03/2010
Ce sont de 200 000 à 300 000 personnes qui ont traversé la lagune de Jaffna pour se réfugier au nord de l’île de Ceylan, dans la région de Vanni encore tenue par les « Tigres tamouls ». Le porte-parole des rebelles, M. Lawrence Thilakar, qui se trouve à Paris, rapporte qu’au moins 4 000 réfugiés y arrivent encore chaque jour et se mettent sous leur protection. Leur leader, M. Velupillai Prabhakaran, aurait ordonné que tout soit mis en oeuvre pour aider ces personnes déplacées: des moyens de transport sont mis à leur disposition, des maisons sont construites et des terrains à cultiver distribués. Des docteurs les ont pris en charge et toutes sortes d’institutions commencent à voir le jour.
De leur côté, les autorités gouvernementales tiennent à ce que toutes ces familles retournent à Jaffna, où maçons et charpentiers sont déjà au travail pour rebâtir leurs maisons. La présidente, Mme Chandrika Kumaratunga, a déjà promis aux leaders tamouls de Colombo que tout serait mis en oeuvre pour alléger les souffrances des réfugiés hébergés dans les camps tenus par les « Tigres tamouls », en particulier grâce à l’envoi de convois de nourriture.
A quoi M. Thilakar rétorque: « Les gens n’ont pas envie de retourner (à Jaffna) pour se trouver sous une occupation militaire. Ils savent bien ce qui s’est passé à Batticaloa tout de suite après la dernière attaque par les forces spéciales: 30 civils y ont perdu la vieC’était une allusion à l’action menée, au cours du week-end du 10 décembre 1995, par des commandos spécialement entraînés de la police srilankaise aidés par des unités de l’armée et l’aviation.