Les “Tigres tamouls” demandent à leur compatriotes expatriés d’envoyer leurs enfants au combat

Les auteurs de la lettre reprochent vivement à leurs compatriotes de “servir la cause, mais du bout des lèvres seulementCes derniers se contenteraient de “consoler un peu” les enfants qui, autour de Jaffna, se font tuer, alors que leurs propres enfants vivent dans le luxe à l’étranger. “Faites maintenant ce qu’il convient de faire. Nous avons besoin de combattants. Cessez de tourner en rond. Le combat pour ‘Eelam’ (la patrie tamoule) n’est pas une partie de plaisir ni un passe-temps. Commencez à envoyer vos enfantsEt d’exiger qu’au moins une personne par famille parte au combat. “Si, dans une famille, il n’y a pas d’enfants, qu’un adulte parte. Au moins, allez-y pendant vos vacances annuelles et battez-vous. Ne restez pas à l’abri dans vos palaces

Le texte ajoute: “Si vous n’êtes pas prêts à faire cette petite chose, alors taisez-vous. Personne n’a besoin de vos conseils. Vous n’avez pas le droit de parler du combat pour la patrie tamoule. Vous n’avez rien à voir avec la patrie tamoule. Vous êtes de faux Tamouls. Vous ne pensez qu’à vous-mêmes. Vous êtes des menteurs. Vous envoyez les enfants des autres se faire tuer, pendant que vous êtes bien en sécurité dans vos maisons

Selon des rapports émanant d’agences d’aide internationale, les rebelles s’appuient de plus en plus sur les enfants-soldats pour remplacer les adultes tués au combat. Une représentante de l’UNICEF explique: “Les enfants sont plus faciles à armer et à endoctriner. La technique de la guerre est devenue plus abordable. Les armes sont plus légères et leur maniement plus aisé. Le fusil d’assaut AK-47 peut sans problème être démonté par un enfantAu début du mois de décembre 1995, la “brigade enfantine”, qui défendait la partie nord de la ville de Jaffna, a dû être remplacée par des troupes de choc. Elle a été envoyée au service du ravitaillement. Mais on peut dire que, depuis environ cinq ans, la machine de guerre tamoule a été en bonne partie composée de jeunes femmes et d’enfants. Ces derniers sont pour la plupart des adolescents. Ils appartiennent souvent aux familles déplacées par la guerre.