Eglises d'Asie

Des musulmans modérés réagissent contre un certain nombre de lois « religieuses »

Publié le 18/03/2010




Une récente série de recommandations faites par les autorités de l’islam malaisien et concernant le mode de vie des musulmans plus que leur religion suscite une certaine opposition parmi les musulmans eux-mêmes qui y voient des dispositions discriminatoires, les membres des autres religions n’étant pas assujettis aux mêmes contraintes.

Beaucoup de Malais musulmans modérés s’inquiètent en particulier de la proposition de certains Etats de la fédération d’alourdir les peines pour les musulmans convaincus d’adultère ou de leur interdire la consommation de tabac. Ils estiment aussi que « les limites ont été franchies » avec la récente proposition de rendre obligatoire des tests de dépistage du sida pour tous les musulmans qui désirent se marier (17). Abdul Hamid Othman, ministre du gouvernement fédéral, défend la proposition qui serait destinée, dit-il à s’assurer que « le peuple musulman reste mentalement et physiquement sain

Un journaliste malais s’est alors demandé s’il n’est pas important que les non-musulmans malaisiens restent eux aussi mentalement et physiquement sains. Le 29 décembre 1995, le même éditorialiste de Kuala Lumpur a appelé les responsables religieux et politiques du pays « à manifester un peu moins de zèle et à ne pas s’abandonner à leur penchant pour planifier le meilleur des mondesAujourd’hui, les observateurs estiment qu’il y a peu de chance que ce décret puisse jamais être appliqué en l’état à cause des réactions négatives suscitées dans la population.

En principe, le gouvernement central n’a pas de pouvoir sur les lois « religieuses islamiques » qui sont de la responsabilité de chaque Etat de la fédération, mais le Dr Mahathir, premier ministre fédéral, a déclaré : « Il serait bon d’interdire la consommation de tabac, même si je ne suis pas sûr que cela soit possible. Il vaudrait mieux que les gens abandonnent d’eux-mêmes cette mauvaise habitudeA la veille de cette déclaration, beaucoup de Malaisiens avaient été très étonnés d’apprendre que le conseil national de la fatwa, qui édicte les décrets religieux, avait décidé qu’il fallait interdire le tabac.