Eglises d'Asie

Musulmanes et chrétiennes débattent des droits de la femme et s’encouragent mutuellement

Publié le 18/03/2010




Le 8 décembre 1995, 600 femmes chrétiennes et musulmanes se sont retrouvées à Faisalabad pour une rencontre au cours de laquelle elles ont pu échanger sur leur situation dans le pays. Le but de la réunion était aussi de décerner un prix à Mme Asma Jehangir, une avocate musulmane défenseur des droits des pauvres.

Un passage de l’intervention de Mme Jehangir, lu au cours de la rencontre, a retenu l’attention: “Nous remarquons aujourd’hui que la situation des filles d’Eve est devenue très mauvaise. Où qu’elle soit, la femme souffre. Dès qu’elle met le pied hors de chez elle, elle est poursuivie par les regards cupides. Celles qui travaillent à la maison ne peuvent échapper aux mauvais désirs des hommes. Si elles se plaignent, elles se voient accuser de vol. Les femmes n’ont le droit de rien décider par elles-mêmes; elles doivent subir toutes sortes de pressions de la part des hommes. Si elles prennent leurs propres décisions, la société les rejette. Beaucoup de belles-mères ne réalisent plus qu’elles-mêmes sont des femmes et maltraitent leurs brus; il arrive que ces dernières sont brûlées vives”.

Une femme officier de police, Mme Khadija Saïd, s’est adressée aux participantes. Elle s’est plaint de ce que les femmes policières, peu nombreuses, sont déconsidérées, alors que Mme Benazir Bhutto, premier ministre du Pakistan, les encourage à s’engager dans les forces de l’ordre. “Les gens pensent que des femmes ne devraient pas faire ce genre de travail. Ils ont tort. Ce sont des femmes qui doivent s’occuper des femmes, car les hommes ne les traitent pas bien. Nous sommes des femmes. Nous sommes comme vous et nous vous respectons. Je vous invite à entrer dans cette profession, car vous pouvez y faire beaucoup de bien

Et Mme Shakila Hakim, l’une des rares chrétiennes du Pakistan qui aient participé à la conférence de Pékin en septembre 1995, a invité les femmes présentes à s’unir pour améliorer leurs conditions de vie dans l’avenir.