Shanghai : lettre pastorale d’esprit très conciliaire de Mgr Jin Luxian à l’occasion de Noël 1995

Cet évêque octogénaire fait ainsi preuve d’un dynamisme exceptionnel. Sa pensée alerte est attentive aux évolutions rapides de la Chine contemporaine et du monde. Il tente de s’exprimer en bon citoyen chinois et en croyant. Il puise l’essentiel de ses orientations dans l’Evangile et dans les documents conciliaires. Les perspectives qu’il ouvre sont susceptibles de vivifier l’Eglise en Chine en la dégageant de ses craintes, de sa passivité et de son repli sur elle-même.

Il invite surtout à un changement d’esprit du personnel religieux. Il engage les prêtres et les religieuses à retrouver la simplicité de Jésus lui-même, à l’aise au milieu de la foule, avec les petits et les pauvres. Qu’ils se comportent en serviteurs des fidèles en les associant à la tâche d’évangélisation. Pour cela, ils devront apprendre à parler le langage des hommes d’aujourd’hui, partager leurs espoirs et leurs peines. Il leur sera aussi nécessaire de faire une plus grande place au laïcat, d’encourager le dialogue avec les non-croyants, d’adopter l’esprit de Gaudium et Spes pour un service de l’homme en vue de son plein épanouissement dans le Royaume annoncé par le Christ.

Tout en exigeant de ses prêtres et religieuses une vie pleinement évangélique dans la fidélité à leurs engagements, la simplicité de vie et la disponibilité, l’évêque de Shanghai fait valoir habilement les objectifs socio-éconnomiques chers au gouvernement chinois actuel: union de tous les citoyens, croyants et incroyants, pour un développement rapide du pays, chacun luttant pour sortir de la pauvreté et acquérir un niveau de vie décent.

Les chrétiens de Chine devront trouver l’équilibre nécessaire dans le bon usage de l’argent: savoir s’en servir pour le bien sans jamais s’y laisser asservir. On peut penser qu’il y aura là matière à de futures lettres pastorales.