Eglises d'Asie

Anhui : deux mille catholiques ont manifesté pour obtenir la restitution des propriétés d’Eglise

Publié le 18/03/2010




Le 25 décembre 1995, plus de deux mille catholiques du district de Xiao, dans la province d’Anhui, se sont rassemblés pour manifester devant le siège du gouvernement du district : ils réclamaient la restitution des propriétés d’Eglise confisquées par le gouvernement au cours des quarante dernières années.

Avant 1949, le district de Xiao avait trois églises à Huangkou, Majin et Xiao. La mission catholique entretenait aussi une trentaine de dessertes. Chacune des paroisses possédait des terrains et plusieurs dizaines de maisons individuelles. Tous ces terrains et bâtiments ont été confisqués avant, pendant ou même après la Révolution culturelle. La seule église officiellement rouverte dans le district est celle de Xiao qui possède un tout petit bout de terrain adjacent. Elle est beaucoup trop petite pour les 4 000 catholiques du district, surtout au moment des grandes fêtes religieuses.

Ce n’est pas la première fois que les catholiques de Xiao réclament la restitution des propriétés d’Eglise. Depuis 1990, plus d’une centaine de pétitions ont été adressées en ce sens aux autorités locales. Au cours de la seule année 1995, deux pétitions portant plus de mille signatures ont été envoyées au chef de district, sans aucun résultat.

La manifestation du 25 décembre a duré pendant cinq heures jusqu’à ce que les autorités acceptent de recevoir les représentants de la communauté catholique. Ceux-ci ont fait remarquer que la restitution des terrains et des bâtiments de l’Eglise était prévue dans la politique religieuse définie par le gouvernement central et le Conseil d’Etat. Le Bureau local des affaires religieuses n’a pas accepté ces arguments et son directeur, un dénommé Wang, leur a tenu le langage suivant : “Le Parti vous donne la liberté religieuse, mais, en fait, il veut renforcer son contrôle sur vous. En ce moment, un nouveau plan est en train d’être élaboré pour alourdir les charges qui pèsent sur les communautés chrétiennes et pour les empêcher de s’auto-financer. De cette manière, les catholiques se disperseront d’eux-mêmes. L’Etat veut supprimer la religion, et le district de Xiao sert de terrain d’expérimentationL’échec des négociations a donc été total.

Les déclarations du directeur du Bureau des affaires religieuses local ne sont sans doute pas à prendre très au sérieux, et les chrétiens estiment que les difficultés auxquelles ils font face proviennent du fait qu’une école occupe une partie des terrains qu’ils voudraient récupérer et que ce sont des cadres du Parti qui ont occupé les maisons appartenant à l’Eglise. Ils ne sont pas pour autant décidés à abandonner la partie et comptent bien poursuivre leur action.