Eglises d'Asie – Sri Lanka
Le grand séminaire de Jaffna reprend ses activités au milieu de la population réfugiée
Publié le 18/03/2010
A cette occasion, Mgr Thomas Savundaranayagam, évêque de Jaffna, qui fait la navette entre la partie de son diocèse occupée par l’armée srilankaise et celle qui est tenue par les tigres tamouls, a exprimé ses vues sur la formation des prêtres de son diocèse. Elle doit selon lui leur permettre de prendre en charge la détresse de leur peuple, la précarité vécue par les personnes déplacées, les angoisses et toutes les autres conséquences de la guerre. Poursuivant sur le même thème, le recteur du séminaire a fait remarquer que les nouveaux locaux dépouillés de la plupart des facilités de l’ancien grand séminaire étaient le cadre idéal pour vivre dans les mêmes conditions que la population que les séminaristes se préparaient à servir.
Cette population est composée des habitants de la circonscription de Valigamam, région occidentale de la péninsule de Jaffna, la plus peuplée, où se trouve la ville de Jaffna. Dans leur grande majorité, ils avaient pris part à l’exode massif du 30 octobre 1995. Ce jour-là, les Tigres de libération de l’Eelam tamoul qui tenaient et administraient Jaffna depuis plusieurs années avaient ordonné aux habitants de quitter la région le plus tôt possible pour échapper aux combats qui allaient s’y dérouler. Dans les six heures qui ont suivi cet ordre, entre 200 et 300 000 personnes, certains en voiture, d’autres à pied poussant des bicyclettes transportant bagages, enfants et personnes âgées, s’étaient mis en route et essayaient de quitter la péninsule de Jaffna dans une cohue invraisemblable. Des embouteillages monstres ralentissaient la marche de cette masse humaine à tel point qu’à certains moments la foule ne pouvait avancer que d’un pas toutes les dix minutes. Au moins quatre enfants moururent dans la bousculade. Certains membres d’une même famille se trouvèrent séparés les uns des autres pendant vingt quatre heures.
Aujourd’hui le blocus imposé par le gouvernement à toute la région nord contrôlée par les rebelles rend les conditions de vie des résidents toujours plus dramatiques. Nourriture, carburant, médicaments, outillage sont retenus à la frontière provinciale à cause de l’embargo maintenu par les troupes gouvernementales. Dans les hôpitaux, le taux de mortalité a quadruplé à cause de la rareté des médicaments, du petit nombre de médecins et des déficiences de l’équipement hospitalier.