Eglises d'Asie

La langue nationale appartient à tout le monde, déclare le premier ministre

Publié le 18/03/2010




Dans une interview qu’il a accordée au quotidien en langue anglaise de Kuala Lumpur, The New Straits Times, le Dr Mahathir a affirmé que la langue nationale était la propriété de toutes les ethnies qui forment la nation malaisienne et de toutes les religions qui composent son paysage pluriculturel.

Selon les observateurs, cette affirmation publique qui, en d’autres lieux, pourrait aller de soi, revêt une certaine importance dans le contexte malaisien. Depuis de nombreuses années, un certain nombre de groupes musulmans protestent contre l’utilisation de la langue nationale par les chrétiens dans leur liturgie et leurs publications. Ils refusent aussi que certains mots comme “Dieu” soient utilisés en malais par des religions autres que l’islam. Ces problèmes ont provoqué au cours des années de multiples interventions des dirigeants chrétiens, hindous, bouddhistes et sikhs auprès des autorités fédérales (4).

Le malais, devenu langue nationale depuis l’indépendance, est la langue historique de la majorité malaise musulmane. Les chrétiens et les membres des autres religions appartiennent aux minorités ethniques et linguistiques du pays. Jusqu’à une date récente ils utilisaient leurs langues particulières ou l’anglais dans leur liturgie et leurs publications. Depuis que la langue nationale est devenue le médium obligatoire dans les écoles, les religions autres que l’islam ont commencé aussi à l’utiliser. Certains groupes musulmans craignent que les chrétiens en particulier ne fassent des conversions dans les milieux musulmans s’ils utilisent la langue malaise.

Le dernier incident en date a été provoqué par la publication et la distribution d’un livret en malais par un groupe chrétien. Dans sa déclaration, le Dr Mahathir a essayé d’apaiser les craintes de la communauté musulmane en faisant remarquer que son père avait été éduqué en anglais dans une école catholique et que cela ne l’avait pas empêché de rester un bon musulman.

La déclaration du premier ministre a été accueillie très favorablement dans tous les milieux chrétiens de Malaisie.