Eglises d'Asie

Les Eglises protestantes “illégales” connaissent les mêmes problèmes que les catholiques “clandestins” depuis le début de l’année

Publié le 18/03/2010




Selon la presse en langue anglaise de Hongkong, les Eglises “domestiques” protestantes qui refusent de se faire enregistrer et de se soumettre au Mouvement des trois autonomies connaissent depuis le début de l’année les mêmes problèmes que les catholiques “clandestins” qui rejettent l’Association patriotique des catholiques chinois (1). Les autorités ont intensifié leur pression après que la décision eut été prise en décembre 1995, au cours d’une réunion de haut niveau du bureau des affaires religieuses, de “déraciner les Eglises illégales une fois pour toutes

Le révérend Jonathan Chao, directeur à Hongkong du centre de recherche sur l’Eglise chinoise, a déclaré à la presse avoir reçu depuis quelques semaines des rapports alarmants sur l’intensification de la répression. Neuf dirigeants chrétiens auraient été arrêtés vers la mi-mars. Selon Jonathan Chao, la politique décidée en décembre par le bureau des affaires religieuses comporte trois points dont le dernier est de prévenir “l’infiltration des Eglises chinoises par des influences étrangèresLes deux autres points sont le renforcement du contrôle gouvernemental sur les chrétiens et le déracinement des Eglises ‘illégales’.

Selon le pasteur, les effets de cette nouvelle politique sur les Eglises “domestiques” ont commencé à se faire sentir à partir du mois de mars 1996. Un pasteur de la province du Jiangsu, fondateur de plus de 500 petites Eglises depuis le début des années 80, a été arrêté avec huit autres responsables de communautés. Dans la province du Zhejiang, où les réglementations religieuses étaient jusqu’à présent appliquées de manière plutôt laxiste, les autorités locales semblent vouloir devenir plus strictes pour forcer les groupes chrétiens à se soumettre au Mouvement des trois autonomies. Un lieu de culte de Wenzhou, ville quelquefois appelée “la Jérusalem chinoisea été menacée de démolition si ses responsables continuent de refuser l’autorité officielle.

Toujours dans la région de Wenzhou, un lieu de culte où se réunissaient 900 chrétiens a été occupé par la force, et c’est maintenant un pasteur du Mouvement des trois autonomies qui y prêche. Mais les fidèles de l’Eglise n’y vont plus et se réunissent ailleurs par petits groupes.

Selon un voyageur qui est passé dans cette région au mois de janvier 1996, un mandat d’arrêt national aurait été lancé contre 3 000 prêcheurs des Eglises “domestiques” à travers tout le pays. Cette information lui a été confirmée par plusieurs personnes au cours de son voyage.

Le 7 mars 1996, Liu Feng, haut responsable du gouvernement provincial, avait déclaré au quotidien China Daily, que “les autorités du Zhejiang avaient décidé de s’attaquer aux constructions sauvages de lieux de culte et de cimetières édifiés sans autorisationSelon lui, des milliers d’hectares de terre arable sont ainsi gaspillés autour de Wenzhou et les paysans ne sont pas contents. M. Liu ajoutait que beaucoup de tombes seraient déplacées et que les temples ou églises construits sans autorisation seraient détruits et transformés en ouvrages d’utilité publique. Il n’avait toutefois pas précisé combien de lieux de culte étaient concernés par cette mesure. Selon le gouvernement provincial, certains groupes religieux forcent les paysans à donner de grosses sommes d’argent pour la construction d’églises et de temples, indiquait le China Daily, qui estime qu’il s’agit le plus souvent d’opérations commerciales sans aucun rapport avec la religion.