Eglises d'Asie

Tibet : aggravation de la répression à l’encontre du bouddhisme

Publié le 18/03/2010




Deux documents relevant de deux sources d’inspiration diamétralement opposées sont venus confirmer, ces jours-ci, l’aggravation de la persécution qui s’exerce actuellement sur le bouddhisme tibétain, en particulier sur les monastères et les communautés religieuses. L’un des deux est un rapport sur la répression religieuse publié le 15 avril par une association de soutien au Tibet, “Campagne internationale pour le Tibet”. Le second est un article paru dans un organe de presse officiel, le Quotidien du Tibet, qui appelle à renforcer le contrôle sur les temples tibétains et à intensifier la lutte contre la propagande en faveur de l’indépendance.

L’article du quotidien, très virulent de ton, demande aux religieux favorables au régime actuel de passer à la contre-attaque et de répondre coup pour coup dans la lutte qui les oppose à la propagande rebelle des séparatistes. L’auteur cite le contenu d’une résolution émise à l’issue d’une réunion de religieux ralliés au gouvernement de Pékin. Ces derniers exigent des punitions très sévères pour tous ceux qui, dans les temples ou les monastères, seraient trouvés en possession de livres, d’illustrés ou de matériel audio-visuel de propagande pour l’indépendance. Par ailleurs, l’article se fait l’écho de la campagne de dénigrement actuelle dirigée contre le dirigeant spirituel du Tibet en exil, le Dalaï-lama. Selon le quotidien, celui-ci, loin d’être un chef religieux susceptible d’apporter le bonheur au peuple doit être considéré comme un criminel aussi bien à l’égard de sa patrie que de son peuple.

Le rapport publié par “Campagne internationale pour le Tibet” permet de deviner la réalité cachée derrière les mots d’ordres rapportés par le Quotidien du Tibet. Il y est fait état de la volonté du gouvernement d’empêcher la croissance de la religion au Tibet et d’éviter ainsi que le bouddhisme ne devienne le point de ralliement des populations mécontentes. Depuis 1994, le contrôle des autorités sur la reconstruction des temples, le recrutement des religieux, la gestion des monastères, s’est sensiblement renforcé. Le rapport affirme encore que la majorité des religieux internés sont quotidiennement et brutalement maltraités dans les premières semaines de leur emprisonnement.