Eglises d'Asie

Des théologiens indiens prennent la défense du P. Tissa Balasuriya, auteur d’un livre contesté par la hiérarchie catholique

Publié le 18/03/2010




L’Association théologique indienne qui, au mois de mai, tenait son 19ème congrès annuel à Bangalore, dans le sud de l’Inde, s’est adressée à la Conférence épiscopale du Sri Lanka pour lui demander de reconsidérer sa position à l’égard du religieux oblat, le P. Tissa Balasuriya, auteur du livre “Marie et la libération humaine”. Ce livre écrit en 1989 a suscité une ardente controverse qui a dépassé largement les frontières de l’Eglise du Sri Lanka (10). En 1994, à Rome, la Congrégation de la doctrine de la foi avait élevé des objections contre le contenu du livre et avait demandé au Père Balasuriya de souscrire à une profession de foi préparée à l’avance, faute de quoi il risquait la perte de son statut de théologien catholique, l’excommunication et la réduction à l’état laïque. Au mois de mai dernier, les évêques du Sri lanka avaient demandé aux catholiques du pays de ne point lire ce livre qui pouvait porter préjudice à leur foi.

Les 45 théologiens indiens qui ont signé la lettre aux évêques srilankais se disent “animés par le souci du bien de l’Eglise dans les pays d’Asie et par celui de la crédibilité de la hiérarchie ecclésialeIls affirment que l’on “n’a pas accordé la justice” à l’auteur du livre contesté et que l’on ne l’a pas entendu d’une façon équitable. Toute décision à son sujet devrait être précédée d’un dialogue et d’un procès honnêtes, ainsi que d’une enquête impartiale.

Les membres de l’association théologique expriment aussi leur profond regret devant une telle utilisation de la profession de foi par la congrégation romaine. “La profession de foi, ont-ils écrit, ne devrait-elle pas être et rester au contraire un acte de suprême liberté et une joyeuse célébration ?” La lettre suggère aussi que pour apprécier la valeur des idées théologiques et pour servir la vérité, la discussion savante vaut mieux que le secret de la censure et les mesures disciplinaires. Par ailleurs, les théologiens indiens considèrent que ces questions théologiques et ecclésiales devraient être traitées et réglées par l’Eglise locale. S’adressant aux évêques comme à leurs frères, ils leur demandent d’adopter une approche “plus pastorale, plus fraternelle, plus conviviale et plus évangélique