Eglises d'Asie

Xinjiang : un chef religieux musulman pro-chinois a été assassiné par des indépendantistes

Publié le 18/03/2010




Depuis quelques mois, une série d’assassinats ont été perpétrés, pour des raisons politiques, dans le Xinjiang par des séparatistes musulmans, selon des informations fournies à la presse par des fonctionnaires chinois en poste à Urumqi, le 27 mai 1996. Le dernier en date est celui d’un mollah, du nom de Akenmu Sidike, connu pour ses sympathies pro-chinoises. Il était accompagné de deux policiers au moment de l’attentat qui l’a tué.

“C’est un meurtre politique ; les séparatistes le dénonçaient comme un espion du gouvernementa déclaré un fonctionnaire chinois au lendemain de l’assassinat. Les séparatistes musulmans sont aussi accusés d’avoir tué, le 29 avril 1996, le vice-président de la conférence consultative politique du Xinjiang, ainsi que deux policiers, le 10 février, meurtres que le fonctionnaire qualifie “d’assassinats prémédités et organisésIl a ajouté que les meurtriers des deux policiers avaient déjà été exécutés. Il s’est refusé à donner des détails supplémentaires ou à nommer les personnes visées par les séparatistes.

Plus inquiétant encore pour les autorités de Pékin est le fait que les séparatistes musulmans semblent jouir de fortes sympathies jusque parmi les cadres locaux du parti. C’est en tout cas ce que paraît indiquer le dernier appel à la vigilance publié, le 22 mai, par le Xinjiang Daily, organe officiel du gouvernement, qui exige qu’une action immédiate soit entreprise à l’encontre des membres du parti qui tolèrent les activités terroristes : “Les membres du parti et les fonctionnaires impliqués dans les attentats à la bombe, les assassinats ou d’autres activités terroristes doivent être débusqués pour être immédiatement et sévèrement punisLe quotidien ajoute que “les cadres du parti qui persistent dans leurs croyances religieuses ou sont impliqués dans la production illégale d’ouvrages religieux prônant l’indépendance du territoire doivent aussi être sanctionnés

Depuis le début du mois de mai, les autorités du Xinjiang ont lancé une nouvelle offensive répressive contre les séparatistes musulmans après que neuf militants, armés de fusils et de bombes artisanales, eurent été tués, le 29 avril, au cours d’un accrochage avec les forces de sécurité. Selon certaines sources, citées par le South China Morning Post du 29 mai 1996, près de cinq mille personnes auraient été arrêtées ces dernières semaines dans la région d’Urumqi (2).

Les leaders ouïgours du Kazakhstan voisin ont vigoureusement protesté contre la répression subie par leurs correligionnaires et frères de race du Xinjiang. Kakharman Khojamberdi, président de l’association ouïgour du Kazakhstan a accusé la Chine d’avoir pris prétexte d’un incident mineur comme celui du 29 avril, pour lancer une campagne de répression massive : “Tant que le régime communiste existera en Chine, il continuera une politique d’assimilation forcée, de migration et de contrôle des naissances. Ces mesures s’apparentent à un réel génocideDe son côté, dans un communiqué publié à Almaty, capitale du Kazakhstan, le porte-parole du Front révolutionnaire séparatiste du Turkestan oriental a déclaré : “Une campagne de purges et d’arrestations de masse a commencé dix jours à peine après le sommet de Shanghai, le 27 avril. Au cours de cette réunion de Shanghai, les autorités chinoises avaient réglé les problèmes frontaliers existant depuis longtemps entre la Chine et les Etats limitrophes de l’ancienne Union soviétique.