Eglises d'Asie – Chine
Le durcissement de la politique religieuse officielle est confirmé par la parution de deux documents officiels
Publié le 18/03/2010
Ecrit par deux cadres spécialisés de la province de Liaoning, l’article paru dans la revue d’études religieuses cite des propos de l’actuel directeur du bureau des Affaires religieuses, M. Ye Xiaowen, affirmant que les cadres et les fonctionnaires gouvernementaux doivent adopter une perspective et une attitude politiques appropriées en matière de religion. Ils doivent accorder la priorité à la stabilité sociale et rester vigilants devant les forces ennemies qui ne cessent d’utiliser la stratégie de l’évolution pacifique. L’article affirme par ailleurs que la liberté religieuse, même si elle est proclamée par la constitution, ne peut servir d’excuse à ceux qui veulent s’opposer aux décrets du gouvernement et à la loi.
Le deuxième texte a été mis en circulation à l’intérieur du ministère de la Sécurité publique, qui selon certains, a aujourd’hui tendance à prendre des initiatives en matière religieuse sans en informer le bureau des Affaires religieuses. Il invite à intensifier la lutte contre les religions, en particulier contre le christianisme. Le document range les protestants parmi les forces ennemies et affirme du christianisme « qu’il est devenu un danger pour le Parti communiste
Quelques observateurs mettent le durcissement de la politique religieuse suggérée par les deux publications précédentes en relation avec deux changements de personnel, l’un à la tête des Eglises protestantes, l’autre aux affaires religieuses. Certains craignent en effet que le prochain départ en retraite de Mgr Ding Guangxun qui jusqu’ici assurait la présidence du puissant Conseil chrétien de Chine basé à Nankin ne rende beaucoup moins visible l’influence exercée jusqu’ici par cet organisme. D’autres font remarquer que la changement de politique dans le domaine religieux coïncide avec la nomination, l’an dernier, d’un nouveau directeur du Bureau des affaires religieuses, M. Ye Xiaowen, dont les propos ont inspiré l’article commenté plus haut (5).