Eglises d'Asie

Un théologien catholique entame une action judiciaire contre la Conférence épiscopale de son pays

Publié le 18/03/2010




L’auteur de “Marie et la libération de l’homme”, le P. Tissa Balasuriya vient d’entamer une action légale contre les évêques du Sri Lanka qui, dans un communiqué public, avaient mis en garde leurs fidèles contre la lecture de son livre, susceptible, selon eux, de mettre leur foi en danger. Le théologien srilankais soutient que le texte publié par la Conférence épiscopale le 31 mai 1994 et publié dans la presse catholique les semaines suivantes contient des affirmations non conformes aux faits et diffamatoires eu égard à sa qualité d’écrivain chrétien et de théologien.

Dans la plainte qu’il a déposé à la Chambre de médiation de Colombo, le religieux oblat précise que l’action judiciaire entamée concerne non pas une opinion théologique mais la véracité des allégations contenues dans le communiqué épiscopal par rapport à ce que lui-même a écrit dans son ouvrage. Dès la réception de la plainte qui met en cause la totalité des évêques du Srilanka, le président de la Chambre de médiation a fixé la nomination d’un conciliateur au 14 juin et en a avisé les parties concernées.

De leur côté, les évêques ont à nouveau réaffirmé leur position et précisé que cette question était désormais du ressort de la congrégation pour la doctrine de la foi et du supérieur général des oblats de Marie. C’est ce qu’affirme un communiqué publié par Mgr Rayappu Joseph de Mannar, au nom de la Conférence, le 26 mai 1996, dans “Le Messager”, hebdomadaire catholique en langue anglaise. Il y est précisé que la congrégation romaine en collaboration avec des théologiens oblats de Marie s’est livrée à une très soigneuse étude de l’ouvrage incriminé. Dès 1994, la Congrégation de la doctrine de la foi avait élevé des objections contre le contenu de l’ouvrage. Plus récemment, elle avait demandé au Père Balasuriya de souscrire à une profession de foi préparée à l’avance, faute de quoi il risquait la perte de son statut de théologien catholique, l’excommunication et la réduction à l’état laïque. Au mois de mai dernier, l’Association théologique indienne s’est adressée à la Conférence épiscopale du Sri Lanka pour lui demander de reconsidérer sa position à l’égard du religieux oblat et a réclamé pour lui “une enquête impartiale” et “un procès honnête” (12).