Eglises d'Asie

Une secte d’origine chrétienne, Ching Hai, semble prospèrer dans le pays

Publié le 18/03/2010




Au mois de mai 1996, dans la province de Kompong Speu, s’est tenu dans le plus grand secret un rassemblement d’environ 1 200 fidèles d’une secte d’origine chrétienne, venus de nombreux pays pour une semaine de prière, dans la province de Kompong Speu. Les autorités provinciales n’avaient pas été mises au courant. Les participants sont restés entre eux, protégés par des gardes armés, avec ordre de ne laisser entrer personne.

Il s’agit d’un groupe dont le gourou est une femme vietnamienne, Ching Hai. Elle décrit Jésus-Christ comme une des rares personnes qui aient visité le genre humain dans le but d’élever spirituellement l’humanité, mais elle reconnaît que Bouddha et Mahomet ont joué le même rôle, ainsi que d’autres encore anonymes. Elle se classe elle-même dans cette catégorie. Ses disciples l’appellent “le maître suprême Ching HaiElle a développé ses vues dans son livre : “Les clefs de l’illumination immédiate

Le terrain de 31 600 hectares où sa communauté s’est installée a été loué par l’armée à l’entreprise Tri Star qui le sous-loue à la secte. Les fidèles semblent très assidus au travail et viennent de terminer la construction de deux hôtels. Ils sont sur le point de construire un restaurant, une école et un hôpital. La sécurité sur le site est assurée d’une manière stricte. Les visiteurs doivent être munis d’une autorisation du ministère de la Défense. Le camp compterait actuellement 80 étrangers. Sur cette propriété se trouvent des rizières de villageois qui, mécontents de la situation, ont demandé aux autorités locales de régler le problème.

Ching Hai affirme avoir commencé ses activités à Kompong Speu avec l’autorisation du palais royal. Elle présente son groupe non comme une religion mais comme une association de méditation susceptible d’aider les personnes à comprendre leur propre religion. Ce groupe aurait été fondé il y a dix ans à Taïwan. Ching Hai passe son temps à visiter les dizaines de pays où son association a essaimé. Elle a récemment rencontré les deux co-Premiers ministres et le roi, dans des réunions qualifiées de “très cordialesLes autorités de Kompong Speu, qui, dans un premier temps, n’ont pas été autorisées à entrer dans le camp, se sont depuis renseignées et ont appris par le co-ministre de l’Intérieur You Hockry, que l’association est autorisée par le gouvernement. Certains restent cependant méfiants car ils ont encore en mémoire la visite en novembre 1994 du pasteur évangéliste américain Mike Evans, qui s’était terminée en émeute (4).