Eglises d'Asie – Chine
Dix catholiques ont fait acte de candidature au Comité de sélection
Publié le 18/03/2010
Le comité de sélection dont les membres seront, en fin de compte, sélectionnés par le Comité préparatoire nommé directement par Pékin, sera chargé de choisir le premier chef de l’exécutif de la nouvelle région et surtout de procéder à la création d’une nouvelle assemblée législative destinée à remplacer l’actuel Conseil législatif, pourtant démocratiquement élu pour une période de quatre ans jusqu’en 1999. Dans les débats et les controverses qui entourent la formation du Comité, ce sont les chrétiens qui se sont montrés les plus motivés (3). Certains groupes refusent de participer au futur Comité et considèrent que ce dernier fera subir un recul certain aux libertés démocratiques à Hongkong. La loi fondamentale qui servira de constitution après le retour du territoire à la Chine au mois de juillet 1997 ne fournit, d’après eux, aucun fondement légal à la création d’une nouvelle assemblée législative dite provisoire. Cette tendance est en particulier celle des six Eglises protestantes qui ont refusé de se porter garantes de l’appartenance chrétienne de ceux de leurs membres qui font acte de candidature. Cette garantie est une pièce indispensable du dossier de candidature. De même, la Commission « Justice et Paix » a demandé à l’Eglise catholique de ne pas participer à la formation du Comité de sélection. D’autres mouvements et associations catholiques, comme, par exemple, le Conseil catholique de la jeunesse, ont exprimé publiquement leurs réticences à ce sujet.
Cependant, la plupart des confessions chrétiennes ont adopté une attitude pragmatique en cette matière. Du côté catholique, c’est la chancellerie du diocèse qui a été habilitée à fournir aux candidats des certificats d’appartenance à l’Eglise catholique. Le P. Luke Tsui Kam Yiu, responsable de l’Institut catholique pour la religion et la société, et neuf laïcs font partie des 5 791 personnes qui ont fait acte de candidature. Le P. Yiu a déclaré que sa motivation principale était l’amour qu’il portait à son pays, Hongkong. Il s’est ainsi justifié : « Si la dissolution de l’actuel conseil législatif est une réalité, pourquoi ne pas saisir sa chance et choisir des remplaçants en qui nous avons confiance ? »
La période de candidature s’est terminée le 14 septembre et le Comité de sélection devrait être mis en place au mois de novembre. Dès ce mois-là, il aura à choisir le premier chef de l’exécutif ; puis, au mois de décembre, il devra mettre en place l’assemblée législative provisoire. Celle-ci pose déjà des problèmes aux deux parties en présence, la Chine et la Grande-Bretagne. La Chine ayant proposé que le financement de la nouvelle assemblée législative provisoire soit inscrit sur le budget 1997-1998, la Grande Bretagne s’est fermement opposée à cette proposition et a déclaré à plusieurs reprises (4), qu’elle n’offrirait aucune assistance à cette institution provisoire destinée à remplacer une assemblée régulièrement élue.