Eglises d'Asie

Nomination de deux nouveaux évêques catholiques à quelques mois du retour du territoire à la Chine

Publié le 18/03/2010




Deux nouveaux évêques ont été nommés par le Saint-Siège pour le diocèse de Hongkong: le P. Joseph Zen Zi-kiun, ancien supérieur provincial des salésiens, et le P. John Tong Hon, actuel vicaire général du diocèse. Ces nominations ont été annoncées par l’évêque de Hongkong, le cardinal Jean Baptiste Wu Cheng-chung, dans la soirée du 20 octobre 1996, au cours de la célébration du dimanche des missions, qui commémorait aussi le 50ème anniversaire de l’érection du diocèse de Hongkong.

Le P. Joseph Zen Zi-kiun, originaire de Shanghai, est désigné comme évêque coadjuteur du diocèse. Le futur évêque, âgé aujourd’hui de 64 ans, est venu à Hongkong en 1948, pour s’y former à la vie religieuse chez les salésiens. Il partit ensuite à Rome poursuivre des études de théologie. Il fut ordonné prêtre à Turin en 1961, puis revint à Hongkong. Il a été enseignant au séminaire diocésain de Hongkong de 1964 à 1991. Enfin, il a consacré six mois de chacune des sept années écoulées à assurer un enseignement philosophique dans divers séminaires de Chine continentale, à Pékin, Shanghai, Shenyang, Shijiazhuang, Wuhan, et X’ian (8).

Le P. John Tong Hon, l’un des deux vicaires généraux du diocèse de Hongkong, est âgé de 57 ans. Sa formation sacerdotale lui a été dispensée par les séminaires de Macau et de Hongkong. Elle s’est achevée à Rome. Son ordination sacerdotale date de 1966. Depuis 26 ans, il dispense son enseignement au grand séminaire diocésain. Il est chargé également, depuis 1980, de la direction du Centre du Saint-Esprit, spécialisé dans les études et les recherches concernant la vie de l’Eglise en Chine continentale (9).

Ces nominations ont, tout de suite, donné lieu à de nombreux commentaires. On a noté, en particulier, les liens très forts qui unissent les nouveaux évêques à la Chine continentale. Le 25 octobre, au cours d’une conférence de presse, les deux futurs évêques ont admis que ces liens existaient et que c’était, peut-être, une des raisons du choix effectué par le Saint-Siège.

Certains observateurs de l’Eglise de Chine, interrogés à ce sujet, avaient fait remarquer que le Saint-Siège avait préféré ne pas attendre le mois de juillet 1997, date du retour du territoire à la Chine continentale, pour procéder à ces nominations. Au cours de la conférence de presse, le P. Zen a cependant démenti que la décision du Saint-Siège lui ait été dictée par la volonté d’exercer son influence à Hongkong après la passation des pouvoirs. Le P. Dominique Chan Chi-ming qui est le deuxième vicaire général du diocèse a donné une raison plus simple aux actuelles nominations. Avec 237 000 catholiques, Hongkong est aujourd’hui le plus grand diocèse chinois au monde. Il était normal que le cardinal Wu, qui a 71 ans, demande de l’aide. Voilà d’ailleurs déjà six ans qu’il avait sollicité un évêque coadjuteur auprès du Saint-Siège.

Au cours des diverses déclarations prononcées après leur nomination, les deux nouveaux évêques ont donné leurs opinions sur un certain nombre de problèmes dont souffre l’Eglise de Chine aujourd’hui, qui ne manqueront pas de se poser à Hongkong après juillet 1997. Le P. Tong a, en particulier, déclaré qu’il traiterait les membres de l’Eglise clandestine et de l’Eglise officielle, comme des frères et des soeurs. Deux jours plus tôt, le quotidien Hongkong Standard avait publié une confidence du P. Zen, affirmant qu’il ne pensait pas que l’Eglise de Hongkong serait persécutée après la passation des pouvoirs. Il avait affirmé aussi qu’il ne permettrait pas que le diocèse de Hongkong soit contrôlé par l’Association patriotique des catholiques chinois.