Eglises d'Asie

Selangor : les femmes irritées par une nouvelle disposition légale favorisant la polygamie

Publié le 18/03/2010




Le Bureau des religions de l’Etat de Selangor dont les décisions servent souvent de modèles aux autres Etats a supprimé de sa loi une disposition obligeant les hommes à obtenir une autorisation écrite de leur première femme avant de contracter un autre mariage, les musulmans ayant le droit à quatre épouses. Beaucoup de femmes, en particulier, celles qui mènent campagne contre la polygamie, ont été choquées par cette modification apportée à la réglementation des mariages, modification qui a pour but de faciliter pour les hommes la possibilité de prendre une seconde épouse. Leur irritation est d’autant plus grande que cette nouvelle disposition succède à une récente réglementation du droit de succession, considérée par les femmes comme discriminatoire et entachée du préjugé anti-féminin propre aux tribunaux religieux.

La presse malaisienne s’est faite l’écho d’un certain nombre de critiques. Le quotidien « Utusan Malayu » accuse le Bureau des affaires religieuses d’avoir essayé d’introduire cet amendement presque clandestinement. Un commentaire paru dans le « The New Straits Timessigné d’une femme, insinue qu’en modifiant ainsi la loi, certains politiciens ont voulu se fabriquer une religion adaptée à leur mode de vie. D’autres représentants d’associations ont aussi protesté. Le groupe de défense des droits de la femme « Soeurs en islam » a fait savoir que le changement de la loi était une violation du code familial islamique. Une femme avocat s’est adressée aux responsables du Bureau et leur a reproché de vouloir faire taire la voix des femmes et de ne pas tenir compte de leurs opinions pour mieux satisfaire les besoins lascifs des hommes.

Le Bureau des religions a tenu à défendre, lui-même, sa décision. Celle-ci, selon lui, n’affecte en rien les droits de la femme. Elle ne fait qu’autoriser les hommes à jouir d’un droit donné par Dieu. Par ailleurs, elle est susceptible de contribuer à la diminution du nombre d’adultères.