Un jeune religieux jésuite est tué en essayant d’empêcher l’explosion d’une grenade

Arrivé au Cambodge, il y a un an et demi, le jeune religieux collaborait, avec trois jésuites, une religieuse et quatre laïcs à l’encadrement d’un centre de formation technique pour handicapés et mutilés de guerre, à 25 km de Phnom Penh, dans la province de Kandal. La veille de sa mort, il avait réprimandé un mutilé, surpris à un jeu d’argent en compagnie de deux anciens élèves de l’école, ce qui est formellement interdit par le règlement. Le 17 octobre, un conseil de discipline se réunissait où étaient présents le jeune religieux et le mutilé. A l’issue du conseil, le mutilé, convaincu d’avoir violé le règlement du centre, a été prié de retourner dans son village. Il a par la suite tenté de jeter une grenade à l’intérieur du centre. Celle-ci a explosé alors que Richard Fernando essayait de ceinturer et de neutraliser le mutilé. Le religieux est mort presque aussitôt et, selon ses confrères jésuites, sa mort a épargné la vie de tous ceux qui étaient près de lui.

Cet accident a semé la consternation à l’intérieur de la communauté catholique du pays, aussi bien parmi ses confrères que parmi ses amis et élèves cambodgiens. Une messe a été célébrée le soir-même au Centre jésuite de Toul Kork, en présence de Mgr Yves Ramousse, évêque de Phnom Penh. Richard Fernando apprenait le khmer et souhaitait exercer son futur ministère au Cambodge. Son corps a été ramené aux Philippines, à Quezon, ville d’où il était originaire. Là, a été dite à sa mémoire une messe concélébrée par une trentaine de ses confrères jésuites en présence de sa famille et de ses amis.