Eglises d'Asie

La compagnie française Total se défend d’être compromise dans les violations des droits de l’homme en Birmanie

Publié le 18/03/2010




Le 11 novembre 1996, des représentants de la compagnie pétrolière française Total ont nié le bien-fondé des accusations portées par Mme Aung Saan Suu Kyi, chef de l’opposition à la junte militaire au pouvoir à Rangoun. Devant deux députés européens du parlement de Bruxelles, la dirigeante birmane avait en effet critiqué les activités de Total dans le pays et accusé la France de mettre les intérêts de Total au dessus de ceux du peuple de Birmanie. A la suite de cette entrevue, les deux députés européens avaient déclaré qu’ils demanderaient l’arrêt de tous les investissements européens en Birmanie.

Les représentants de Total ont organisé une visite du territoire sur lequel la compagnie construit un pipeline de gaz en Birmanie méridionale. Ils ont montré à la presse un certain nombre d’écoles et de cliniques construites par Total dans cette région et ils ont ffirmé que la compagnie n’avait jamais été impliquée dans des violations des droits de l’homme.

M. Joseph Daniel, responsable des relations publiques de Total, a affirmé : “Nous n’avons pas appliqué l’apartheid quand nous étions en Afrique du Sud et nous n’acceptons pas que des ouvriers travaillent de force pour nous. Le projet que nous construisons fournira en gaz le marché domestique aussi bien que l’exportation et donnera au pays une possibilité de nouveau développementDe son côté, Aung Saan Suu Kyi a affirmé à plusieurs reprises que le projet de Total ne ferait que doubler les revenus de la junte et profiterait seulement aux proches du régime. Les dirigeants de Total pas plus que Mme Aung Saan Suu Kyi n’ont mentionné les déplacements de population que l’armée a opérés récemment dans cette région peuplée surtout de Karens et qui pourraient indiquer que des opérations militaires sont en cours contre les rebelles.

Interrogé sur ce que ferait Total si les Nations Unies et l’Union européenne décidaient d’interdire tout investissement en Birmanie, M. Daniel a répondu : “Nous serions obligés de respecter cette décision, mais nous pensons que ce ne serait pas une décision positiveIl a aussi posé la question de savoir si la situation des droits de l’homme s’améliorerait en Birmanie dans l’hypothèse du retrait de Total.