Eglises d'Asie

L’archevêque de Colombo s’élève contre la profanation d’une église par des opposants au Parti national uni

Publié le 18/03/2010




Lors d’une messe d’action de grâces célébrée pour l’anniversaire du collège Sainte-Marie, à Negombo, ville côtière et paroisse natale de l’archevêque de Colombo, Mgr Marcus Fernando, celui-ci a longuement déploré les événements survenus dans cette paroisse le 31 août dernier alors que lui-même était en voyage à Rome.

L’après-midi de ce jour-là, le Parti national uni, parti d’opposition qui fêtait son cinquantième anniversaire, avait prévu de tenir une réunion de prières dans l’église Sainte-Marie de Negombo, ville bien connue pour sa nombreuse communauté catholique et surnommée pour cela “la petite Rome du Sri LankaA plusieurs reprises, dans la matinée qui avait précédé, des coups de téléphone anonymes menacèrent de mort le curé de la paroisse s’il ne renonçait pas à cette réunion de prières. A trois heures de l’après midi, un groupe d’individus armés pénétra dans l’église et menaça de tuer le vicaire, les religieuses et les catholiques s’ils persistaient à maintenir la réunion prévue pour cinq heures. Par ailleurs, certaines personnes appartenant au groupe des agresseurs montèrent sur une croix et, de là, proférèrent des injures contre des ecclésiastiques. Selon le curé de la paroisse, les opposants au Parti national uni se seraient trompés et auraient cru que la décoration de l’église, préparée en fait pour la célébration de la fête du 8 septembre, était destinée à marquer le jubilé d’argent du parti d’opposition.

L’archevêque qui s’exprimait publiquement sur le sujet pour la première fois a déclaré que l’esprit sectaire ne cesse de recourir à la violence pour parvenir à ses buts, mais que les catholiques de Negombo ne permettront pas qu’une pareille situation dure plus longtemps.

Lors des événements et en l’absence de l’évêque, le vicaire général du diocèse avait publié un communiqué condamnant la profanation d’une église. Il avait expliqué que les responsables paroissiaux avaient accepté d’organiser une réunion de prières à la demande d’hommes politiques chrétiens. Elle était destinée à promouvoir l’harmonie nationale et non le sectarisme d’un parti. Il y avait d’ailleurs eu d’autres réunions de prières de ce type demandées par d’autres partis. En conclusion, le vicaire général avait demandé aux autorités de procéder à l’arrestation des agresseurs et d’empêcher que de tels incidents se répètent.