Eglises d'Asie

Phnom Penh : l’école technique des salésiens connaît un succès tel qu’elle n’arrive pas à répondre à la demande

Publié le 18/03/2010




Interrogé lors d’un récent passage à Singapour, le P. John Visser, salésien hollandais, directeur de l’école technique Don Bosco de Phnom Penh, a déclaré que l’oeuvre qu’il dirige n’arrive pas à répondre aux besoins tellement ceux-ci sont importants: “Les demandes nous arrivent par milliers. Cette année, par exemple, 1 600 jeunes ont posé leur candidature alors que nous ne pouvions offrir que deux cents places. Ils viennent d’orphelinats de tout le pays. Nous ne faisons aucune publicitéSelon le P. Visser, les salésiens vont donc ouvrir une deuxième école à Sihanoukville au nord-est de Phnom Penh : “Dans cette zone qui compte environ 100 000 habitants, il n’y a encore aucun programme d’aide technique et les besoins des jeunes sont très importants. Nous espérons pouvoir trouver le financement qui nous aidera à ouvrir cette école

Fondée en 1991, l’école technique Don Bosco de Phnom Penh compte environ 400 élèves âgés de 14 à 20 ans, pour la plupart orphelins de guerre. Elle occupe aujourd’hui un terrain de douze hectares sur lequel se trouvent un grand potager, un étang à poissons, des terrains de basket ball et de football. Elle dispense un enseignement qui dure deux ans dans des disciplines comme la mécanique, la soudure, l’électricité, l’imprimerie. Récemment a été ajouté un cours d’électronique. Les élèves qui obtiennent de bons résultats au bout de deux ans sont invités à rester une année de plus pour une instruction plus avancée.

L’école est en principe prévue pour les garçons, mais les filles commencent aussi à s’inscrire depuis que les cours d’imprimerie et d’électronique ont été mis en place, dit le P. Visser. Peu d’élèves sont catholiques, ajoute le prêtre, mais beaucoup assistent à la messe quotidienne et un certain nombre suivent des cours de catéchisme : “L’évêque de Phnom Penh exige qu’il y ait trois années de catéchuménat pour éviter que l’on devienne catholique pour des bénéfices matériels. Les catéchumènes doivent prendre le temps de connaître la foi et de l’intégrer dans leur vie quotidienne

Le P. Visser s’était déplacé à Singapour pour discuter avec le ministère des Affaires étrangères d’un programme de coopération entre le Vatican et le gouvernement de Singapour qui permettra à son école d’envoyer chaque année une vingtaine d’étudiants cambodgiens à Singapour pour se perfectionner pendant quelques mois dans certains domaines techniques. Depuis juillet 1996, six élèves de l’école Don Bosco de Phnom Penh se trouvent déjà à Singapour où ils arrivent au terme de quatre mois de perfectionnement en électricité, soudure et mécanique. Pour le P. Visser, ce programme de coopération devrait permettre de “former peu à peu des professeurs pour les écoles techniques du Cambodge

Jusqu’à présent, la plus grande partie du financement de l’école Don Bosco provient de l’étranger. Mais, selon le P. Visser, en 1995, la production des ateliers de l’école a réussi à couvrir 15 % des dépenses, et il espère que cette année elle en couvrira 25 %.