Commémoration du premier anniversaire de l’exode des Tamouls de Jaffna

Dans son homélie le P. Chandrakanthan, prêtre du diocèse et professeur à l’université de Jaffna, a rappelé longuement ces journées terribles qui sont restées gravées pour toujours dans la mémoire de la population. Personne n’a oublié ce moment où il a fallu quitter les maisons abandonnant tout derrière soi avec le seul espoir de sauver sa propre vie, sans même avoir le temps d’honorer ou d’enterrer ses morts. C’était le début de ce long et éprouvant exode au cours duquel tant de personnes moururent de faim, de froid et de maladies. Le prêtre a ensuite souhaité que le souvenir de ces souffrances demeure dans les esprits comme « une source inépuisable de force et d’inspiration

Depuis son premier déplacement à la fin d’octobre 1995, la population réfugiée de Jaffna a été déplacée, une seconde et une troisième fois, chassée par les opérations successives menées par les troupes gouvernementales contre les « Tigres tamouls » dans le nord et l’est du Sri-Lanka. La plupart des réfugiés s’étaient d’abord fixés dans des habitations provisoires autour de Kilinochchi, la ville la plus proche de la presqu’île de Jaffna. Cependant, les troupes gouvernementales, après s’être emparé de Jaffna en décembre 1995, ont lancé une autre opération, en juillet 1996, qui a abouti à la prise de Kilinochchi au mois de septembre dernier. Cette nouvelle attaque a provoqué un nouvel exode de 100 000 personnes. L’hôpital de la ville a été déplacé à 30 km au sud ouest de Mallavi mais n’est pas encore ouvert faute de médicaments. Quant au séminaire de Jaffna, qui était venu se fixer une première fois à Killinochchi en octobre 1995 (5), il s’est maintenant provisoirement établi à 80 km du camp de Madhu, dans le district de Mannar.