Eglises d'Asie

L’université de Pékin ouvre le premier département d’études religieuses en Chine continentale

Publié le 18/03/2010




Au mois de septembre 1996, l’université Beida de Pékin a ouvert le premier département d’études religieuses du pays. C’est le professeur Tang Yijie, du département de philosophie de cette même université, qui a annoncé cette nouvelle à Hongkong. Il a aussi déclaré que plusieurs autres universités de Chine étaient prêtes à suivre cet exemple.

Selon le professeur qui affirme n’adhérer à aucune religion, cette création reflète l’intérêt manifesté aujourd’hui pour les religions en Chine, un intérêt qui depuis des années ne cesse de croître. Selon lui, cette évolution date du lendemain de la révolution culturelle, époque durant laquelle un grand trouble s’est introduit dans les esprits qui se sont alors détournés du marxisme dogmatique pour se tourner vers la religion. Les religions traditionnelles comme le bouddhisme et le taoïsme ont attiré les paysans tandis que le christianisme s’est davantage développé en milieu cultivé et chez les habitants des zones côtières. Il a ajouté que le catholicisme progressait rapidement.

Durant toutes ces années de sensibilisation au phénomène religieux, les quatre universités chinoises de Beida, Fudan, Nanjing et Sichuan offraient aux étudiants du troisième cycle la possibilité de mener des recherches dans le domaine religieux. De plus, l’université de Beida possédait à l’intérieur de son département de philosophie, une section spécialisée dans les études religieuses, recrutant des étudiants tous les deux ans. C’est en 1995, qu’il fut décidé que, dans le cadre d’un réaménagement des études, le secteur d’études religieuses deviendrait un département indépendant où des cours du second et du troisième cycle seraient dispensés à des étudiants au nombre de 10 à 15 chaque année. Le corps enseignant est composé désormais de cinq professeurs et d’une dizaine de chercheurs du troisième cycle.

Interrogé à ce sujet, un évêque de la Chine du nord a répondu que la création de ce département d’études religieuses fait partie de la stratégie communiste qui consiste à étudier la religion pour mieux l’éliminer. Un autre observateur des affaires religieuses chinoises ne partage pas ce pessimisme et pense que le nouveau département de l’université Beida, issue de la fusion des universités de Pékin et de Yanking, qui déjà avant 1949, jouissaient d’une grande réputation en matière d’études bouddhistes et chrétiennes, pourra initier les étudiants aux questions religieuses et les préparer ainsi à d’éventuelles études théologiques.