Eglises d'Asie

Des évêques « clandestins » ont envoyé une lettre au pape Jean-Paul II

Publié le 18/03/2010




La fondation du cardinal Kung, basée aux Etats-Unis, vient de rendre publique, le 23 décembre 1996, une lettre d’évêques « clandestins » de Chine datée du 11 mai 1996 et envoyée au pape Jean-Paul II, à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’ordination des premiers évêques chinois et du cinquantième anniversaire de l’établissement de la hiérarchie en Chine.

Plus courte que la lettre pastorale destinée aux prêtres, religieux et laïcs de Chine, publiée le 28 octobre (3), ce nouveau document reprend les mêmes arguments sur le principe de la succession apostolique et de l’unité de l’Eglise autour du successeur de Pierre. Un argument utilisé dans ce document apparaît cependant assez nouveau et donne à penser que les auteurs de cette lettre ne sont pas les mêmes que ceux qui ont publié la lettre pastorale du 28 octobre. Il a trait à l’inculturation dont les auteurs estiments qu’elle est utilisée pour justifier les compromissions de l’Eglise catholique « officielle » : « Dans l’Eglise telle qu’elle est aujourd’hui en Chine, la question n’est pas de savoir si l’Eglise doit être inculturée. Le problème réside plutôt, et de manière évidente, dans le fait qu’on exige de l’Eglise locale qu’elle se sépare de l’autorité suprême du Pontife romain et que la religion se soumette à la politique

On notera que cette lettre au pape constitue le troisième document de l’année 1996 attribué à des évêques catholiques « clandestins » de Chine. Si l’inspiration en est fondamentalement la même, on remarque dans chacun des documents une argumentation assez différente. Tous les trois documents ont été rendus publics à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’ordination des premiers évêques chinois et du cinquantième anniversaire de l’établissement de la hiérarchie en Chine. Le premier connu a été la lettre de l’évêque « clandestin » de Shanghai, le deuxième, la lettre pastorale de la conférence épiscopale « clandestine », le troisième étant cette lettre au pape, attribuée elle aussi à la conférence épiscopale « clandestine » (4).