Eglises d'Asie

Le trafic et la prostitution des enfants sont un commerce florissant

Publié le 18/03/2010




Hommes politiques et organisations de défense des droits des enfants s’insurgent contre l’inertie dont fait preuve le gouvernement dans la lutte contre la prostitution des enfants (1). Ils accusent les hauts dirigeants de la police, de l’armée et du gouvernement non seulement de ne rien faire mais encore de s’enrichir grâce à ce trafic. Le directeur général du Centre cambodgien pour la protection des droits des enfants, Yim Po, affirme que le problème du commerce des enfants et de leur prostitution ne fait qu’empirer : “Actuellement, environ 35% des travailleurs du sexe sont des jeunes de moins de 18 ans alors qu’ils n’étaient que 10% il y a deux ans

Les spécialistes précisent que cette prostitution enfantine se développe à deux niveaux. Les fillettes cambodgiennes âgées de 9 ans environ sont vendues par leurs parents dans la misère à des souteneurs ou à des trafiquants qui leur promettent un travail en ville, ou elles sont tout simplement kidnappées par des gangs. Les unes tombent alors entre les mains de tenanciers de maisons de prostitution, baraques situées aux alentours de Phnom Penh et des autres grandes villes de province. D’autres enfants sont lancées dans le circuit plus lucratif des pourvoyeurs de jeunes filles au service des hommes d’affaires séjournant dans les hôtels ou de clients d’établissements spécialisés. Ce trafic s’internationalise et devient de plus en plus florissant. Des jeunes femmes cambodgiennes sont vendues dans les maisons de prostitution de Malaisie, du Japon et de Thaïlande.

Les mêmes organisations de défense des droits des enfants constatent l’augmentation du nombre des jeunes Chinoises ou Vietnamiennes qui arrivent au Cambodge. “La filière vietnamienne est la mieux organiséeaffirme une avocate pour enfants. “C’est un flot de jeunes filles qui arrivent à Phnom Penh pour un ou deux mois avant d’être revendues à des maisons closes de province

Un membre de l’Assemblée nationale, Kem Sokha, affirme que la récente tentative de mettre fin à ce commerce a échoué parce que beaucoup de ces maisons, bars, hôtels ou dancings sont protégés par de hauts fonctionnaires, des militaires ou des policiers tout puissants. Les organisations pour la défense des enfants ont accumulé des montagnes de preuves mettant en évidence la collusion entre les tenanciers et les épouses de cadres supérieurs de la police ou de l’armée, moyennant, bien sûr, partage des bénéfices. “Nous pensons qu’il y a implication au niveau le plus haut entre ces rapts et le trafic qui s’en suit, organisé par des gens absolument intouchablesconfie l’avocate. “La police effectue en moyenne chaque mois trois arrestations de personnes impliquées dans ce trafic de femmes et d’enfants. J’ignore encore si un seul tenancier ou souteneur a fini par être arrêté et condamné. Ils se rachètent eux-mêmes en payant police et tribunaux