Eglises d'Asie

Sindh : les députés des minorités religieuses n’ont pas pu prêter serment le jour de l’ouverture de l’Assemblée provinciale.

Publié le 18/03/2010




Le 3 février dernier, des élections ont eu lieu à l’Assemblée provinciale du Sindh sous le régime des électorats séparés obligeant les électeurs à voter pour des candidats de leur propre religions. Neuf des 109 sièges de l’Assemblée sindhi étaient réservés à des non-musulmans. Cinq pour la minorité hindhoue, deux pour les chrétiens, un pour les parsis, enfin un autre pour les pakistanais de religion amadhi. La Commission des élections, chargée de valider les résultats du scrutin, n’a pas envoyé à temps la notification d’élection aux élus des minorités religieuses. Par suite, ces derniers n’ont pu prêter serment le 21 février avec les autres membres élus de l’Assemblée. Ils n’ont pas non plus participé aux débats et aux votes pour l’élection du doyen de l’Assemblée et de son adjoint.

Le jour de l’ouverture de l’Assemblée, trois des élus des minorités religieuses, un parsi, Dinshaw Anklesaria et deux chrétiens, Michael Javed et Saleem Khokhar se sont assis sur les marches de l’Assemblée provinciale pour protester publiquement contre “cette marque de discrimination à l’encontre des minorités religieuses de la province”. Leur protestation a été soutenue par un certain nombre de député de la majorité musulmane. Ainsi le président du Parti du Peuple Pakistanais a déclaré publiquement que ce retard qui les a privé d’une partie de leur droit ne reflétait pas l’esprit de la constitution du pays.

Cependant, une fois cette affaire réglée, le 23 février, l’un des députés minoritaires, Michael Javed a pu prendre la parole dans l’enceinte de l’Assemblée. Il y a longuement décrit l’agression subie par les chrétiens de Shantinagar, le pillage et l’incendie d’églises, de boutiques et d’habitations du village. Il a aussi évoqué l’arrestation d’une centaine de chrétiens à Karachi, capitale du Sindh, alors qu’ils protestaient pacifiquement contre les violences exercées contre les émeutes du 6 février (8). Durant son discours, la main du député chrétien, de sa main étendue a laissé s’écouler sur son pupitre de la cendre, dont il a dit qu’elle provenait d’une bible brûlée lors des incidents du 6 février. Ce geste a été trouvé de mauvais goût par un député de l’opposition qui lui a déclaré qu’il s’agissait là d’un procédé trop facile. Au contraire, les membres de la majorité sont venus présenter leur sympathie au représentant de la communauté chrétienne.