Des réfugiés implantés en bordure du Laos dédient une chapelle à la Sainte Famille

Ces réfugiés, du point de vue ethnique, sont des Thaïs. Ils vivaient parmi les Hmong au Laos jusqu’à ce qu’ils arrivent en Thaïlande, il y a deux ans. Le gouvernement les a installés à Phu Hin Rong Kla, dans la province de Loei, en bordure du Laos. Il s’agit de 117 familles dont 55 sont catholiques, et quelques autres très attirées par la foi chrétienne. Ils ont fondé les villages de Ban Man Khao et de Ban Na Sa-ung, tout en haut d’un endroit escarpé, inaccessible au moment de la saison des pluies.

Pour l’instant, les Thai-tin ne possèdent ni papiers d’identité thaïlandais ni droits de propriété. Les hommes travaillent pour les propriétaires terriens Hmong et, quelquefois, quittant leur famille, vont toujours plus loin chercher du travail.

Les enfants font 9 kilomètres tous les dimanches après midi pour atteindre le village où se trouve leur école où ils restent pensionnaires jusqu’au retour à la maison le jeudi après midi. L’aide scolaire gouvernementale leur alloue 60 centimes américains par semaine dont 12 par jour pour leur nourriture.

Alors que les deux villages de Ban Man Khao et de Ban Na Sa-ung attendent d’avoir l’électricité, une école, une route pavée et des grands arbres pour les protéger de la chaleur en saison chaude, les catholiques, eux, ont construit une chapelle. L’évêque de Udon Thani, un rédemptoriste, Mgr. George Yod Phimphisan, a parcouru 300 km avec plusieurs prêtres pour venir la bénir, le 26 février dernier. Les fleurs séchées offertes par les jeunes filles thai-tin ont accompagné l’aspersion de l’eau bénite.

“La Sainte Famille, elle aussi, a connu le sort des personnes déplacées et son patronage est tout indiqué. Pour ces gens simples et d’une foi exemplaire, cette nouvelle chapelle est une oasis au milieu de ce difficile environnementa commenté l’évêque. Il est vrai que ces villages situés à 1 200 mètres d’altitude sont très froids en saison froide et très chauds en saison chaude. Un véhicule quatre-quatre tout terrain est nécessaire pour y parvenir et le P. François Peron, oblat de Marie immaculée, malgré la pose de chaînes à ses roues pour passer dans la boue, est devenu un grand ami du propriétaire du tracteur de la région. Le curé de la cathédrale d’Udon Thani, le P. Michel Udomdej et ses paroissiens espèrent de tout coeur que le gouvernement accordera bientôt aux Thai-tin leurs droits de propriété.