Eglises d'Asie – Chine
Shanghai : perquisition chez l’évêque de l’Eglise catholique clandestine
Publié le 18/03/2010
Les renseignements donnés à ce sujet par les autorités chinoises sont pour le moins évasifs. L’officier de police chargé des relations avec les étrangers a reconnu qu’il existait une affaire à propos de l’évêque clandestin mais a ajouté que rien ne pouvait être révélé tant qu’elle n’était pas réglée. Un fonctionnaire des affaires religieuses de Shanghai a affirmé que son administration avait des contacts avec l’évêque mais qu’il ne savait pas ce qui s’était passé le 4 mars.
Mgr Joseph Fan Zhongliang est l’évêque coadjuteur de Shanghai en l’absence de l’évêque nommé par Rome, le cardinal Ignace Kung Pinmei, qui après avoir subi la prison de 1955 à 1985 pour avoir refusé d’accuser le pape et d’adhérer à l’Association patriotique des catholiques chinois, a quitté Shanghai pour un traitement médical aux Etats-Unis en 1988, sans jamais pouvoir revenir (1). Mgr Fan, pour les mêmes raisons que le cardinal Kung, a passé vingt ans dans les prisons et les camps de rééducation.
Joseph Kung, un neveu du cardinal exilé, a précisé que l’évêque coadjuteur qui réside dans la banlieue de Shanghai est très sévèrement limité dans ses contacts avec les étrangers et organise ses activités religieuses dans la clandestinité avec ses prêtres. La Fondation cardinal Kung a précisé que la perquisition des appartements de Mgr Fan ainsi que sa mise sous surveillance pourrait bien faire partie d’une manoeuvre destinée à empêcher la célébration des fêtes de Pâques par les catholiques clandestins de Shanghai. Elle a aussi fait état d’un document interne du Parti communiste détaillant la stratégie à employer pour réduire à néant l’Eglise clandestine (2). En foi de quoi, la fondation appelle les évêques, les religieux, les militants laïcs, les militants des droits de l’homme des pays libres à se montrer solidaires de Mgr Fan et de tous les chrétiens persécutés en protestant contre les actes barbares du gouvernement chinois.