Eglises d'Asie

Xinjiang : cinq militants musulmans ouïghours auraient été exécutés pour leur participation aux émeutes de février

Publié le 18/03/2010




Lors d’un rassemblement d’environ 400 exilés ouïghours au Kazakhstan, qui a eu lieu dans le village de Kalinino, à 15 km de la capitale Almaty, le porte-parole d’un mouvement indépendantiste, le Front révolutionnaire national uni du Turkestan oriental, a accusé la Chine d’avoir exécuté cinq de ses compatriotes, qui avaient pris une part active dans les émeutes qui ont éclaté le mois dernier dans la province du Xinjiang (3). Selon l’auteur de cette révélation, les exécutions ont eu lieu, le 20 mars, dans la ville de Yining, ville située à la frontière de la Chine et du Kazakhstan, qui, le mois dernier, fut le théâtre de troubles très violents ayant fait 9 morts et 198 blessés. Un seule des cinq exécutés était connu du militant révolutionnaire. Il s’agissait d’Abdukhalil Abdulmeddchit qui aurait joué un rôle considérable pendant les émeutes.

Les communications sont difficiles dans cette région inhospitalière du Kazakhstan et les nouvelles ne parviennent qu’avec beaucoup de retard grâce aux commerçants qui traversent la très fréquentée frontière sino-kazakh. Cependant les exilés ouïghours affirment entretenir des relations étroites avec le Xinjiang. Par ailleurs, un voyageur occidental, récemment revenu de cette région a rapporté qu’aujourd’hui la ville de Yining est calme. Il a cependant ajouté que partout où l’on va dans le Xinjiang, on rencontre des soldats.

Le 21 mars dernier, un fonctionnaire du tribunal de Yining avait effectivement fait savoir que six personnes d’ethnie ouïghour étaient en cours de jugement au tribunal de la ville et qu’elles encouraient la peine de mort. Cependant, après les révélations du militant ouïghour, les autorités chinoises du Xinjiang ont opposé un démenti formel aux exécutions dénoncées.