Eglises d'Asie

L’actuelle répartition des diocèses ne sera pas affectée par le rattachement de Chongqing au pouvoir central.

Publié le 18/03/2010




Un décret voté par le Congrès national du peuple, le 14 mars 1997, vient de placer la région de Chongqing sous l’administration directe du Conseil d’Etat. Cette région, dont la délimitation a été modifiée, va annexer les villes voisines de Fuling et de Wanxian, ainsi que le district de Qianjiang. Cependant selon les responsables religieux, cette mesure n’affectera en rien la répartition et la délimitation actuelles des deux diocèses de la région, Chongking et Wanxian.

Déjà en septembre dernier, quand on avait commencé à parler du projet, le Père Tang Yuanjin, vicaire général de Chengtu, avait estimé que cela ne provoquerait aucun changement substantiel dans l’organisation des diocèses. Un jeune prêtre de Chongqing, le P. Wang, récemment interrogé, a émis une opinion semblable et a ajouté que les fidèles pourront choisir les paroisses qui leur conviendront. Le P. Ran Qiliang, curé de la cathédrale de Wanxian, a cependant remarqué que la hiérarchie catholique devra procéder à quelques changements.

Située au centre de la province du Sichuan, à 1500 km au sud-ouest de Pékin, Chongqing s’enorgueillit de ses 3.000 ans d’histoire. Capitale du Kuomintang (Parti nationaliste) durant la guerre sino-japonaise (1937-1945), elle passa sous l’autorité communiste au début des années 50. Grâce à la nouvelle mesure administrative, elle va s’étendre sur 82 000 km² avec une population qui atteindra 30 millions d’habitants. Elle sera la quatrième agglomération urbaine après Pékin, Tianjin et Shanghai.

Lors du débat au Conseil national du peuple, Li Guixian, membre du Conseil d’Etat, a déclaré que, grâce à son nouveau statut, Chongqing pourra jouer un rôle déterminant dans la croissance économique de la Chine centrale et occidentale. L’administration directe par le pouvoir central, a-t-il ajouté, permettra surtout de régler les énormes problèmes financiers et administratifs posés par le relogement de la population, que la réalisation du gigantesque barrage, dit des “trois gorges”, va chasser de chez elle.

Telle est, en effet, la principale raison de la réforme administrative touchant cette région. Le plus vaste barrage du monde va, dans quelques mois, bloquer le fleuve Yangtze (Changjiang), et à partir du 15 novembre, la totalité de la ville de Wanxian disparaîtra sous les eaux, y compris la cathédrale et quatre autres églises. Le diocèse de Wanxian, par la voix de Mgr. Matthias Duan Yinming, le dernier évêque de Chine nommé par le Vatican, a déjà lancé un appel à l’aide pour la reconstruction de ses églises, ainsi que pour ses diocésains, au nombre de 50.000, dont beaucoup déjà sont partis s’installer dans d’autres régions du Sichuan (1).

A ce propos, le P.Ran, curé de la cathédrale destinée à être engloutie, a fait savoir que l’Eglise catholique a déjà entamé des démarches auprès des autorités afin d’être indemnisée pour les pertes et d’obtenir de nouveaux emplacements pour la construction des futures églises. A ce jour, ces négociations n’ont pas encore abouti à des résultats concrets.