Eglises d'Asie

Des chrétiens protestent contre leur éviction et la démolition de leurs quartiers

Publié le 18/03/2010




Les résidants de huit quartiers majoritairement chrétiens de Rawalpindi ont organisé une manifestation, le 15 juin 1997, pour protester contre leur éviction et la démolition de leurs maisons décidées par le gouvernement.

Les manifestants se sont réunis devant le bureau du logement de Rawalpindi qui a décidé de raser leurs “kachchi abadis” (habitations squattées) dans cette cité voisine d’Islamabad. Selon les journaux pakistanais, la décision de raser ces quartiers a été prise sans que leurs habitants en aient été avertis et surtout sans que des logements nouveaux aient été prévus pour ces dix mille personnes environ qui se retrouvent sans abri.

“Ces kachchi abadis ont été établis ici avant même que le Pakistan n’existedit S.V. Gill, l’un des organisateurs de la manifestation. Il ajoute que près de trois mille familles, chrétiennes pour la plupart, habitent dans les zones menacées. Les squatters avaient envoyé, il y a quelque temps, une pétition au premier ministre, Nawaz Sharif, et celui-ci avait demandé au département gouvernemental concerné de mener une enquête et de lui soumettre un rapport.

Cependant, avant même que soit achevée l’enquête menée par le département compétent qui s’occupe des propriétés religieuses, le bureau du logement de Rawalpindi a annoncé la démolition des kachchi abadis. “Le bureau du logement est en train d’essayer de faire évacuer la zonedit Gill. Il accuse ses responsables de “violer la constitution du pays en privant les minorités de leurs droits fondamentaux

Le 9 avril 1997, la conférence épiscopale du Pakistan avait envoyé une lettre au président Farooq Ahmad Leghari pour lui demander de protéger les droits des minorités vivant dans les colonies de squatters : “Dans tout le pays, les colonies de squatters sont légalisées si leurs membres appartiennent à la communauté majoritaire, alors que les zones occupées, même avant 1947, par des membres des minoritées, sont rasées par les bulldozers et leurs habitants jetés dehors, loin de la ville où ils travaillent et où ils vivent depuis des générations

La manifestation du 15 juin s’est déroulée dans le calme. Elle était soutenue par le Parti travailliste des minorités.