Eglises d'Asie

La répression qui frappe l’opposition politique et la presse après la prise de pouvoir de Hun Sen inquiète les Occidentaux et les membres de l’Asean

Publié le 18/03/2010




Les combats qui ont opposé les deux factions rivales du gouvernement cambodgien depuis le 5 juillet 1997 semblent avoir tourné à l’avantage de Hun Sen, deuxième premier ministre et chef du Prachéachon, ex-communiste (2). Les principaux chefs des factions rivales, le prince Ranariddh, premier premier ministre, et Sam Rainsy, se trouvent aujourd’hui à l’étranger. Les combats continuent cependant du côté de Siem Reap, et Sihanoukville semble tenue par les troupes fidèles à Ranariddh. Par ailleurs, on ne sait pas encore quelle sera l’attitude des troupes ex-khmers rouges, qui s’étaient ralliées à Ranariddh avant les derniers événements, et qui représentent une force de frappe relativement importante. Paradoxalement, les chefs ex-khmers rouges pourraient à nouveau jouer un rôle important.

La façon dont Hun Sen a conduit son coup de force, et la répression qui s’est abattue dans les jours suivants sur les membres des partis de Ranariddh et de Sam Rainsy ainsi que sur des journalistes semble avoir inquiété les gouvernements occidentaux autant que ceux de l’Asean. La plupart des gouvernements étrangers ont décidé d’évacuer leurs ressortissants et de suspendre au moins momentanément l’aide accordée au Cambodge. Plus de six mille étrangers ont quitté le pays en quelques jours. Les gouvernements de l’Asean réunis le 10 juillet à Kuala Lumpur, en Malaisie, ont décidé, de leur côté, de suspendre indéfiniment la décision d’accueillir le Cambodge au sein de l’organisation régionale. Les compagnies étrangères installées à Phnom Penh ont décidé elles aussi de suspendre toutes leurs activités et de rapatrier la plupart de leurs cadres.