Eglises d'Asie

Diverses personnalités appartenant aux associations religieuses officielles et aux affaires religieuses s’élèvent contre un rapport américain

Publié le 18/03/2010




Divers hauts fonctionnaires chinois ainsi que des dirigeants des associations protestantes officielles ont réagi à diverses reprises mais d’une seule voix au rapport sur les religions du monde, publié par le département d’Etat américain, le 22 juillet 1997 : il contenait un certain nombre de critiques contre le gouvernement chinois, accusé en particulier de limiter la liberté religieuse et de persécuter les croyants. Ils ont rejeté les accusations et ont affirmé que, dans toute l’histoire de Chine, les religions n’avaient jamais bénéficié d’un climat aussi favorable.

Dans une déclaration prononcée lors d’un séminaire qui s’est tenu le 6 août à Pékin, Shi Zesheng, vice-président du mouvement patriotique des trois autonomies (protestant), a souligné qu’en Chine, les associations religieuses et leurs activités étaient protégées par la loi. Selon lui, on ne peut considérer comme atteinte à la liberté religieuse les punitions infligées à ceux qui mènent des activités délictueuses sous le couvert de la religion, comme les auteurs de malversation financières, d’adultère ou encore ceux qui répandent des superstitions. Au contraire, de telles mesures sont indispensables à la sécurité publique et aux intérêts du peuple. Plus concrètement, Han Wenzao, président du Conseil chrétien de Chine (protestant), a justifié publiquement l’arrestation de Xu Yongze, fondateur du culte du jugement dernier dans la province du Hunan, arrestation dénoncée dans le rapport du département d’Etat. Cette secte fondée illégalement en 1984, a-t-il dit, crée le désordre social en répandant la rumeur que la fin du monde est proche et que l’on ne peut survivre qu’en criant à haute voix.

D’autres personnalité liées aux affaires religieuses, comme Wu Yungui, directeur de l’Institut des recherches religieuses, ou Zhao Kuangwei, du bureau des Affaires religieuses auprès du Conseil d’Etat, se sont également élevées contre les affirmations du rapport américain. Selon eux, personne en Chine n’est arrêté ou emprisonné à cause de ses croyances religieuses. La liberté de croyance y est un droit fondamental inscrit dans la constitution. Le gouvernement encourage les cinq communautés religieuses officiellement reconnues – le bouddhisme,le catholicisme, le protestantisme, l’islam et la taoïsme – à participer au développement du pays. Les croyants de ces diverses religions soutiennent le socialisme et la direction éclairée du Parti communiste.

Plus récemment, le 18 juin dernier, lors d’une réunion organisée par le Conseil national des Eglises à New York, Ye Xiaowen, directeur du bureau des Affaires religieuses, a appelé les chrétiens américains à ne pas considérer la Chine comme une ennemie et a repoussé les accusations de persécution religieuse portées contre le gouvernement chinois. Elles n’ont plus de raison d’être après la rectification des erreurs de la Révolution culturelle qui a eu lieu après 1976. Seules, des raisons politiques peuvent expliquer leur persistance. Cependant, le responsable chinois a promis d’étudier soigneusement les longues listes de noms de citoyens chinois victimes de persécution religieuses, listes qui lui ont été présentées par des groupes américains. Les erreurs ou les fautes éventuelles seront rectifiées, a-t-il affirmé.