Eglises d'Asie – Chine
Hongkong : les dirigeants chrétiens ne participeront pas aux élections indirectes pour le prochain conseil législatif
Publié le 18/03/2010
Selon le projet de loi présenté par les nouvelles autorités, sur les 60 membres du Conseil législatif, dix seront élus par un collège électoral nommé par Pékin, trente autres seront soumis à un électorat de 180 000 citoyens représentant les professions et les groupes d’intérêts, et vingt seront élus au suffrage universel. Même en ce qui concerne l’élection de vingt conseillers au suffrage universel, le système devrait être transformé pour limiter au maximum l’influence du Parti démocrate de Martin Lee qui avait largement gagné les élections précédentes.
Le P. Lawrence Lee Len, chancelier du diocèse catholique, a déclaré à la presse, le 31 juillet 1997, que la curie diocésaine était opposée à l’idée que les groupes religieux soient classés parmi les électeurs « qualifiés » parce que le rôle des religions est de promouvoir l’harmonie sociale et religieuse et non de participer à la politique. Selon le P. Lee, le système électoral que veulent mettre en place les nouvelles autorités n’est pas juste puisqu’il exclut les Eglises protestantes qui ne font pas partie du Conseil chrétien, les athées et tous les groupes religieux qui ne se reconnaissent pas dans les six religions officiellement enregistrées.
De son côté un porte-parole du Conseil chrétien des Eglises protestantes a affirmé, le 4 août 1997, qu’un seul délégué ne pourrait jamais représenter la diversité d’opinions existant dans le conseil.
Cinq groupes chrétiens, dont la Commission catholique « Justice et paix », ont condamné le nouveau système électoral proposé par les autorités de la Région administrative spéciale. Ils estiment qu’il est fait pour protéger les intérêts des riches et des professions libérales, mais qu’il ne prend pas en compte le droit de vote du reste de la population. Par ailleurs, disent-ils, le nouveau système viole le principe d’équité en classant les religions dans les « groupes d’intérêts » et les « secteurs privilégiésLes cinq groupes chrétiens mettent aussi en cause la sincérité du gouvernement qui a organisé une consultation populaire sur ce sujet, mais pendant seulement une semaine.
Selon eux, l’Eglise doit se préoccuper de la société et de la réforme politique, elle doit aussi encourager les chrétiens à voter, mais ni les autorités ecclésiales ni les chrétiens individuels ne peuvent s’exprimer au nom de l’Eglise au cours d’une élection puisque les membres de l’Eglise peuvent avoir différentes opinions dans ce domaine.