Eglises d'Asie

Des paysans hindous se révoltent contre le système de servage que leur font subir les grands propriétaires terriens

Publié le 18/03/2010




Des centaines de paysans, surtout des hindous, brandissant des placards et des banderoles et demandant l’élargissement de leurs amis et parents emprisonnés ont manifesté lundi 8 septembre contre les travaux forcés et le servage encore en cours dans la province du Sindh, au sud du Pakistan. Les hommes, les femmes et les enfants de la communauté hindoue minoritaire portaient des panneaux et chantaient : “A bas les féodaux”Relâchez nos hommes”Non à l’oppression des paysans miséreux”. 

Un militant des droits de l’homme, Shakeel Pathan, a rapporté que 4 300 paysans misérables se languissaient dans les prisons où les avaient enfermés leurs propriétaires terriens sindhi. Certains, affirme-t-il, sont enfermés depuis plus de 25 ans. Bien des observateurs en témoignent : le travail forcé est courant dans beaucoup de régions de la province du Sindh et du centre du Pendjab où les paysans sont retenus par les propriétaires terriens jusqu’au remboursement de leurs dettes. Dans certains cas, les fils et les petits fils eux-mêmes sont pris en gage jusqu’à ce qu’ils remboursent les dettes contractées par leurs ancêtres. Ils remboursent en travaillant sans toucher de salaire.

Ces gens vivent une vie vraiment difficile et personnes ne prête attention à leurs terribles souffrances. Ils vivent dans des conditions littéralement inhumaines sans contrepartie pour leur dur travail“, témoigne Shakeel Pathan. Il explique que les groupes de défense des droits de l’homme ont contacté en maintes occasions les autorités et les politiciens sympathisants. Il révèle aussi que ces trois dernières années la commission de défense des droits de l’homme du Pakistan (organisme privé) avait réussi grâce aux tribunaux à faire libérer 5 000 paysans, y compris des femmes et les petits enfants de plus de 5 ans qui avaient été incarcérés avec elles.

Ganga Das, 38 ans, affirme avoir été torturé et enchaîné par son propriétaire pendant toute la période de ses travaux forcés : “Avec 120 autres paysans parmi lesquels il y avait des femmes, j’ai été obligé de manger de la terre. Ils m’attachaient les jambes la nuit avec des chaînes de ferUne femme de 30 ans, Badami, dit avoir été battue pour avoir demandé un salaire en contrepartie de son travail à la ferme.